Selon Mohamed Aïssa: Le tirage au sort pour le Hadj avant décembre

Selon Mohamed Aïssa: Le tirage au sort pour le Hadj avant décembre
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Yazid Alilat

Selon Mohamed Aïssa: Le tirage au sort pour le Hadj avant décembre
La préparation de la saison du Hadj 2019 sera cette année entamée très tôt, notamment avec l’organisation du tirage au sort pour les futurs hadjis. C’est ce qu’a annoncé, hier lundi, lors du Forum de la radio nationale, le ministre des Affaires religieuses et des Waqfs, Mohamed Aïssa.

‘’Il y a chaque année entre 1,5 et 2 millions de pèlerins. Et donc, on se doit de se préparer à l’avance », a-t-il dit, avant de préciser que ‘’depuis 2015, nous connaissons parfaitement toutes les offres d’hébergement et de transport » dans les Lieux saints. ‘’Cette année, on veut être parmi les premiers arrivés sur ce marché, et on va organiser le tirage au sort très tôt, en collaboration avec le ministère de l’Intérieur », a indiqué le ministre. M. Mohamed Aïssa a également souligné que le résultat du tirage au sort sera annoncé vers le mois de décembre ou même au mois de novembre prochain, pour qu’il y ait rapidement des accords avec les hôtels » pour l’hébergement et le transport des futurs hadjis algériens. ‘’Ensuite, il y aura une réunion avec le ministre saoudien chargé du Hadj pour organiser tout cela », a encore indiqué le ministre.

Par ailleurs, M. Aïssa, interrogé sur l’expérience algérienne en matière de déradicalisation et de lutte contre le terrorisme, a affirmé que ‘’l’Algérie a une belle expérience qu’elle présente au monde ». Mais, précise-t-il, ‘’il y a un fait que l’Algérie défend, c’est celui de dire que l’islam n’a rien à voir avec le terrorisme, et que le terrorisme n’a rien à voir avec l’islam. L’Algérie refuse de croire à cette relation », a-t-il ajouté, relevant que ‘’l’islam contient des solutions contre le terrorisme, qui est un phénomène aux multiples raisons et facettes dans l’histoire ». Pour lui, le terrorisme ‘’peut être le résultat d’idéologies importées, et là, la religion intervient avec la possible exploitation de sourates et de hadiths pour justifier l’extrémisme et le radicalisme ». Plus globalement, il estime que le terrorisme se nourrit ‘’d’une mauvaise lecture des hadiths ou sourates du Coran pour combattre les musulmans eux-mêmes et tous ceux qui les contrarient ou contestent leurs décisions ». Le ministre des Affaires religieuses, qui a rendu hommage aux forces de sécurité dans la lutte antiterroriste, a rappelé également que l’Algérie, qui a lutté seule contre la radicalisation, a passé plusieurs années seule à combattre le terrorisme, et a été même isolée. Mais, en dépit de ‘’cet isolement international, l’Algérie, après l’éradication par les services de sécurité du terrorisme, a entamé la déradicalisation avec beaucoup d’efforts déployés par le ministère des Affaires religieuses ».

Cet effort, selon le ministre, a porté sur la formation des imams, depuis 2008, dans le sillage de la réconciliation nationale. Selon Mohamed Aïssa, ‘’tout ce que nous avons fait est de réviser le discours religieux, non pas en imposant le prêche (des imams), mais en révisant le programme de formation, et le statut des imams se base sur la formation». «Et donc les imams de mosquées ne sont plus indépendants, mais désignés par le ministère». La seconde étape menée par le ministère pour la lutte contre les courants extrémistes a été la formation des imams, et la troisième étape est la prévention et l’assèchement des sources du terrorisme en tant que phénomène, et là, ‘’on a pu contrôler par exemple les importations du livre religieux, tendant vers le radicalisme ou le discours glorifiant l’extrémisme». Et, ‘’l’étape actuelle, selon M. Mohamed Aïssa, est la dernière dans la lutte contre le radicalisme. Il n’y a plus de distinction entre les citoyens dans leur manière de pratiquer leur religion, qu’ils portent la barbe ou le costume», car, insiste-t-il, ‘’nous luttons contre le discours religieux de l’exclusion et négationniste avec le recyclage des imams à travers des formations centrées sur la déradicalisation».

Revenir à nos traditions religieuses

Par ailleurs, le ministre des Affaires religieuses a annoncé qu’un hommage national sera rendu aux 114 imams et hommes de religion ‘’victimes de la tragédie nationale», dont Mohamed Bouslimani, qui ont refusé que l’Algérie soit attaquée à partir de sa religion, au Mawlid Ennabaoui, en novembre prochain. M. Mohamed Aïssa a rappelé également que les moines de Tibhirine, ainsi que Mgr Claverie, assassinés également durant la tragédie nationale, et d’autres membres de la communauté chrétienne en Algérie, seront béatifiés le 8 décembre prochain à Oran. Pour le ministre des Affaires religieuses, ‘’il y a eu intrusion en Algérie, à un certain moment d’inattention des intellectuels et de la société, d’un courant religieux autre que celui connu par nos ancêtres, depuis 14 siècles, qui a donné naissance au terrorisme. L’Algérie veut aujourd’hui revenir à son islam, celui de ses ancêtres, de son rite malékite, et notre religion ancestrale».

Par ailleurs, M. Mohamed Aïssa a affirmé que ‘’nous sommes actuellement en train d’assécher les sources du terrorisme et la déradicalisation, et notre programme est adopté par nombre de pays européens, notamment la France et l’Allemagne dans la formation sur place des imams, alors que pour les Etats-Unis, la formation des imams américains se fait en Algérie». Le ministre a, sur la question de l’existence de courants religieux en Algérie, indiqué qu’ils n’existent plus aujourd’hui, mais qui sont apparus ‘’pour différentes raisons». ‘’Ils n’existent plus aujourd’hui, mais on doit se poser la question de savoir ce qu’on a fait pour faire émerger la personnalité et la culture algériennes. On a eu un moment d’inattention, qui a permis ces intrusions de courants étrangers à l’identité algérienne», estime le ministre, selon lequel ‘’il faut qu’il y ait une renaissance de la personnalité algérienne, qui doit se rappeler qu’elle a un héritage culturel, religieux, et il faut également revenir à nos traditions algériennes, même dans l’habillement de l’imam».