Selon l’Union générale des commerçants algériens «La pénurie de pomme de terre est provoquée»

Selon l’Union générale des commerçants algériens «La pénurie de pomme de terre est provoquée»

Le président de la Commission nationale des mandataires des fruits et légumes, Medjbar Mohamed, affirme que les 300 000 quintaux de pomme de terre qui sont stockés dans les chambres froides ne sont pas encore libérés.

Depuis plus d’un mois, le prix de la pomme de terre ne cesse de cracher le feu. Au niveau des marchés du détail son prix a franchi les 100 DA pour le kilogramme. Mohamed Medjbar se demande où est passée la pomme de terre entreposée dans les chambres froides par le ministère de l’Agriculture durant le mois de juin et juillet passés, pour les distribuer durant les périodes de manque en production, à savoir septembre et octobre.

Selon M. Medjbar, cette flambée des prix est due à une pénurie  » provoquée » pour maintenir les prix à la hausse. « Cette pomme de terre n’est pas passée par les marchés de gros, mais plutôt, les quantités déstockées par le ministère de l’Agriculture sont commercialisées au niveau des marchés informels « , a assuré le président de ladite commission affiliée à l’Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa).

 » Il ne faut pas pointer du doigt les commerçants, car la pomme de terre décongelée n’est pas passée par le marché de gros « , affirme-t-il. Face à cet état de fait, Medjbar Mohamed a lancé un appel aux autorités publiques afin d’ouvrir une enquête approfondie pour connaître le sort de la pomme de terre qui a été stockée l’année dernière et élucider les raisons de cette hausse des prix et les personnes qui sont à l’origine de cette manipulation.  » Si les organismes de régularisation au sein du ministère de l’Agriculture n’arrivent pas à résoudre cette problématique, il faut qu’ils cèdent cette responsabilité à d’autres organismes « , suggère-t-il.

Comment peut-on expliquer la flambée des autres produits alimentaires et fruits et légumes ? Les explications avancées par le représentant de l’Ugcaa à propos de ces prix qui ont brusquement pris des ailes, mettent cette flambée des prix sur le compte  » de déséquilibre entre l’offre et la demande.

Le porteparole de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa), El Hadj Tahar Boulenouar a fait savoir que le manque de production de certains produits fait augmenter leur prix, précisant, à titre d’exemple, que 30 à 50% des fruits sont importés. Pour lui, l’absence d’un plan de production national est à l’origine de cette crise qui secoue la production nationale.

 » Les fellahs ne sont pas orientés dans leurs production, chacun produit ce qu’il veut. Ce qui a engendré une pénurie dans certains produits « , explique-il, soulignant que  » le ministère du Commerce accorde des facilitations pour les importateurs que pour les producteurs « .

Le manque d’infrastructures de stockage et l’insuffisance des marchés de proximité sont également des facteurs à l’origine de la hausse des prix des fruits et légumes.  » Les chambres froides doivent assurer l’équilibre du marché, chose qui n’est pas possible en Algérie à cause de leur manque. Le prix de gros de la pomme de terre ne dépasse pas 27 DA le kilo, mais faute de marchés de proximité, elle arrive au citoyen à des prix élevés « , explique M. Boulenouar.

La faille qui existe dans le circuit de distribution est également soulignée par le porte-parole de l’Ugcaa. Ainsi, selon lui, le monopole qui engendre la spéculation demeure la première cause de l’effervescence qui a gagné les marchés depuis des années. Cette faille est due, selon le porte-parole de l’Ugcaa, à l’absence du ministère du Commerce dans le contrôle du marché.

L. A. R.