Selon l’ONG NRGI : L’Algérie gère mal ses ressources minières

Selon l’ONG NRGI : L’Algérie gère mal ses ressources minières

L’Algérie est un mauvais élève en matière de gestion de ses ressources minières. Dans un rapport publié mercredi dernier, l’ONG Natural Resource Governance Institute (NRGI) classe l’Algérie à la 73e place sur les 89 pays étudiés. En Afrique, le pays se classe à la 14e position sur 19 classés.

En points, l’Algérie n’a pu obtenir que 33 sur 100. Une mauvaise note expliquée par la mauvaise gestion des revenus du secteur des hydrocarbures. En termes de réserves, le document indique que l’Algérie recèle environ 12 000 millions de barils de pétrole et 160 billions de pieds cube de gaz. Toutefois, ces réserves, précise le rapport, n’arrivent pas à attirer les investisseurs étrangers, et ce, malgré l’amendement de la loi sur les hydrocarbures en 2003. Une modification qui n’a pas apporté les résultats recherchés par le gouvernement.

En Afrique, c’est le Ghana qui occupe le haut du tableau avec une note de 67/100. Selon les observations, le pays s’est distingué par une bonne gouvernance de ses ressources, couplée à une meilleure redistribution des revenus issus de leur exploitation. Suivent la Tunisie et la Côte d’Ivoire, qui glanent chacun 56 points. Les plus mauvais élèves africains en matière de gouvernance des ressources en hydrocarbures sont l’Ouganda, le Nigeria, le Congo, l’Egypte, le Gabon, l’Angola, le Tchad, l’Algérie et le Soudan du Sud. Selon l’Institut, leur gouvernance dans ce domaine est médiocre. Pour ces pays, explique le document, « des procédures et pratiques sélectives et minimales sont en place pour gérer les ressources naturelles, mais il manque la plupart des éléments nécessaires pour que les citoyens puissent profiter de la richesse dérivée des ressources extractives ».

Selon la même source, dans de nombreux pays africains, producteurs d’hydrocarbures et/ou de ressources minières, la gouvernance des secteurs extractifs est soumise à de nombreux défis. Dans son rapport, l’Institut de gouvernance des ressources naturelles a mesuré la gestion de ces secteurs dans 81 pays qui produisent 82% de l’offre mondiale de pétrole, 78% de celle de gaz et 72% de cuivre. Mais au total, 89 évaluations ont été faites puisque, dans huit pays, les auteurs du rapport ont évalué tant le secteur des hydrocarbures que le secteur minier à partir de trois critères majeurs, à savoir la réalisation de la valeur, la gestion des revenus et les conditions générales de gouvernance d’un pays. Le premier indicateur fait référence à la gouvernance de l’attribution des droits d’extraction, la prospection, la production, la protection de l’environnement, le recouvrement des recettes et les entreprises publiques.

Le deuxième prend en compte la budgétisation nationale, le partage infranational des revenus des ressources naturelles et les fonds souverains. Quant au dernier, il évalue les conditions générales de gouvernance d’un pays. A chaque niveau de l’indice, les notes sont attribuées sur 100.

Pour mieux gérer les ressources, l’ONG a formulé une série de recommandations. En effet, elle demande aux pays couverts par cette étude de mieux protéger l’espace civique et lutter contre la corruption. Cette étude a couvert la période 2015-2016 et, selon l’ONG, c’est près de 150 experts qui ont été mobilisés.