Selon l’expert international en énergie, Nicolas Sarkis L’Algérie devrait conserver ses ressources naturelles sous terre

Selon l’expert international en énergie, Nicolas Sarkis L’Algérie devrait conserver ses ressources naturelles sous terre
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L’Algérie a marqué un tournant capital dans l’historie de l’industrie pétrolière mondiale. C’est ce qu’estime l’expert international en énergie, Nicolas Sarkis.

Quarante-deux ans après cette nationalisation qui a donné l’exemple à d’autres pays, l’Algérie gagnerait à opérer un «arbitrage» entre, d’une part, la nécessité d’exporter suffisamment de pétrole et de gaz pour financer son développement et couvrir ses dépenses courantes et, d’autre part, la nécessité non moins impérieuse de prolonger, autant que faire se peut, la vie de ses gisements et assurer les besoins de consommation des générations futures.

«C’est une vérité de La Palice que de dire que le pétrole est une ressource naturelle qui devient et qui sera de plus en plus rare et de plus en plus chère, et qu’il vaut mieux la conserver sous terre comme un actif et un matelas de sécurité, que de la transformer en avoirs financiers qui, au mieux, sont rongés par l’inflation», a-t-il souligné, hier dans un entretien accordé à l’APS.

Et de relever par la même occasion que le risque est d’autant «plus redoutable» que les hydrocarbures en Algérie, qui représentaient il y a une quarantaine d’années près des deux tiers des exportations, en représentent aujourd’hui pas moins de 97-98% L’ancien directeur du Centre arabe d’études pétrolières de la revue Pétrole et gaz arabe (PGA) est également revenu dans cet entretien sur cette étape historique du secteur des hydrocarbures en Algérie.

LG Algérie

Une étape franchie neuf ans après l’indépendance et qui avait ouvert la voie la liquidation de l’ancien régime des concessions «En abattant ce redoutable mur de la peur, les nationalisations algériennes de 1971 ont complètement changé la donne en ouvrant la voie à la liquidation de l’ancien régime des concessions, à travers les nationalisations en Libye, en Irak et en Syrie, ainsi que la prise de contrôle des sociétés concessionnaires dans les pays arabes du Golfe», a déclaré Nicolas Sarkis à l’APS.

Et de rappeler : «Le quasi-échec de la nationalisation du pétrole iranien près de vingt ans auparavant, le renversement du Premier ministre iranien Mohammed Mossadegh et l’assassinat de son ministre des Affaires étrangères, Hossein Fatemi, avaient tétanisé l’ensemble des pays nouvellement indépendants et rendu le mot nationalisation du pétrole synonyme de suicide politique et physique.»

Pour Sarkis, le mérite de l’Algérie, est d’autant «plus grand» qu’elle était alors un tout nouveau venu parmi les pays exportateurs, avec une indépendance politique acquise en 1962, et une société nationale, Sonatrach, qui n’avait alors que six ans.

L’Algérie a également assumé, selon le même interlocuteur, ce rôle de pionnier dans le domaine de la maximisation du revenu par baril exporté, moyennant un accroissement des prix et un ajustement de la fiscalité. Revenant par ailleurs sur les prix du gaz, Sarkis estime que l’indexation du prix du gaz exporté sur le prix du pétrole est un gardefou «contre les risques encourus par les pays producteurs notamment en matière d’investissement».

Cependant, ce principe devrait être réajusté dans l’avenir par un mécanisme «prenant en compte les intérêts tant des vendeurs que des acheteurs».

S. I./APS