Les militants affiliés à Al-Qaïda cherchent à mettre à profit les bouleversements entraînés par les révolutions des printemps arabes, avec un risque potentiel pour la Grande-Bretagne, selon Jonathan Evans, directeur général du MI5, les services britanniques de sécurité intérieure et de contre-espionnage.
La menace terroriste est aujourd’hui plus diffuse qu’auparavant, a expliqué M. Evans lors d’une conférence sur la défense et la sécurité, lundi à Londres, selon l’AFP. Il n’y a pas si longtemps, 75% des menaces terroristes constituant une priorité pour le MI5 étaient liées à l’Afghanistan ou au Pakistan. Aujourd’hui, grâce notamment à l’action des différents services antiterroristes, cette proportion est passée sous la barre des 50%, a-t-il poursuivi.
Parallèlement, la menace représentée par des militants liés à Al-Qaïda s’est étendue à des pays comme le Mali, le Yémen, la Somalie et certaines parties du Moyen-Orient. Les situations d’instabilité dans certains pays après les révolutions des printemps arabes donnent de nouvelles opportunités aux djihadistes, a-t-il ajouté. Parmi eux,
«un petit nombre de candidats britanniques au djihad se dirigent vers des pays arabes à la recherche de possibilités d’entraînement et d’action militante, comme en Somalie et au Yémen. Certains reviendront en Grande-Bretagne et y constitueront une menace. C’est un développement nouveau et inquiétant», selon M. Evans. Et la situation «pourrait s’aggraver».
La menace terroriste reste importante en Grande-Bretagne, où une série d’attentats-suicides dans des rames de métro et un autobus de Londres avaient fait 56 morts dont les quatre kamikazes en juillet 2005. «Selon notre estimation, la Grande-Bretagne fait l’objet d’une conspiration terroriste crédible environ une fois par an depuis le 11 septembre 2001».
Les jeux Olympiques, en juillet et en août, fournissent une «cible attrayante pour nos ennemis». En même temps, «les Jeux ne sont pas une cible facile. Le fait que nous ayons déjoué de multiples complots ici et à l’étranger ces dernières années démontre que le Royaume-Uni n’est pas une cible facile pour le terrorisme», a déclaré M. Evans.
A. M