La poudre de lait fournie par l’Office national interprofessionnel du lait (Onil), subventionnée par l’Etat, est « aujourd’hui exclusivement utilisée pour la fabrication du lait pasteurisé », a déclaré, hier, le directeur général du contrôle économique et de la répression des fraudes, Abdelhamid Benkahnoun, qui a présenté un bilan du contrôle des pratiques commerciales et de la conformité des produits.
Pour M. Benkahnoun, « les rapports qui nous parviennent confirment que toutes les unités de transformation ne font que du lait pasteurisé, à partir de la poudre fournie par l’Onil ». Même celles qui fabriquaient d’autres produits, y compris les laiteries publiques, « ont cessé de le faire », ajoute-t-il.
Ce dernier précise que la tension constatée actuellement sur ce produit de large consommation n’est pas liée au contrôle, mais à un problème d’approvisionnement du fait que la demande s’est révélée très importante.
D’ailleurs, le bilan du contrôle le montre : « Sur 13.039 interventions des services du ministère du Commerce, 337 infractions seulement ont été enregistrées » et le nombre de cas de non-respect des prix, qui sont réglementés par l’Etat, est de 187, ce qui est « minime », selon le DG qui a, cependant, reconnu que 68 commerces ont été fermés à cet effet.

Le représentant du ministère du Commerce a également donné des chiffres sur l’activité de contrôle en 2013 et son évolution par rapport à l’année écoulée. Ces chiffres montrent, selon lui, « un renforcement du contrôle » qui gagne aussi « en efficacité ». Ainsi, les interventions ont enregistré une hausse de 19%, les infractions 23%, les poursuites judiciaires 20%, les fermetures de locaux 24% alors que les intoxications ont baissé de 3,7%. Encore que certaines intoxications surviennent notamment lors « des fêtes qu’on ne peut contrôler », explique-t-il
Plus de 200.000 procès-verbaux
Les services du ministère du Commerce ont réalisé, en 2013, près de deux millions d’interventions et relevé 225.022 infractions. Celles-ci ont donné lieu à plus de 201.000 procès-verbaux et à la saisie de marchandises d’une valeur de 10 milliards de dinars. Par la même occasion, 13.701 locaux commerciaux ont fait l’objet d’une fermeture administrative. Ces chiffres englobent les pratiques commerciales et la conformité des produits, c’est-à-dire la qualité. Pour ce qui est du contrôle des sociétés commerciales et des établissements financiers qui n’ont pas déposé au CNRC leurs comptes sociaux, il ressort des chiffres fournis que sur les 42.483 sociétés contrôlées, le nombre d’infractions s’élève à 42.192, alors que 10.681 sociétés n’ont pu être localisées. M. Benkahnoun explique cette situation par le fait que certaines entreprises, notamment celles créées dans le cadre de l’emploi de jeunes, « n’ont pu démarrer leur activité pour des raisons diverses ». Les services du ministère du Commerce ont, par ailleurs, demandé « la radiation de 3.173 commerçants pour l’exercice de l’activité sans local ». M. Benkahnoun a également relevé les efforts tendant à l’assainissement du commerce extérieur en ciblant certains importateurs. L’opération a permis d’enregistrer 10.061 interventions. Et suite aux investigations, « 781 opérateurs ont été proposés à la radiation du registre du commerce », a-t-il précisé. Ainsi, au vu de ces données, le ministère estime que les services de contrôle et de répression des fraudes ont enregistré des « résultats performants », notamment aux frontières avec la découverte de ce qu’on appelle « la fraude scientifique » qui a consisté en la « déprotéinisation » de la poudre de lait et la non-conformité de quantité d’appareils de chauffages à gaz.
K. Daghefli