Les importations algériennes de produits alimentaires ont explosé en mai avec une hausse de près de 102%, la plus «importante» des cinq premiers mois de l’année 2011, selon des statistiques sur le commerce extérieur des douanes.
Sur une année, les importations de produits alimentaires ont pratiquement franchi un seuil important : elles se sont établies en mai 2011 à 824 millions de dollars contre 408 millions de dollars en mai 2010, soit une hausse de 101,96%.
En fait, ce sont les achats à l’international des céréales qui ont plombé la facture des importations de produits alimentaires, la hausse s’étant établie à plus de 244% en une année. La part des céréales dans la structure dans les produits alimentaires importés est de près de 48%.
Cette augmentation s’explique par «une hausse en volume de près de 90% des produits alimentaires en général et le reste par la hausse des prix sur les marchés internationaux », selon les douanes. Les principaux produits du groupe des produits alimentaires ont enregistré des hausses dont la plus importante est celle des céréales, semoules et farine (244,64%), passant de 113,49 millions de dollars en mai 2010 à 391,13 millions de dollars la même période en 2011.
La facture des achats de produits céréaliers, notamment l’orge et le blé dur, a bondi à trois chiffres du fait des importantes commandes de l’OAIC entre janvier et mars derniers, au moment où les prix à l’international étaient entre 350 et 400 dollars/tonne. Durant cette période, l’Office a passé commande d’au moins un million de tonnes de céréales en plusieurs lots, livrables entre mars et mai.
Il y a également la mesure du gouvernement, prise en mai dernier, de supprimer la taxe sur les produits céréaliers importés. Un trader sur le marché européen a estimé que l’Office pouvait ainsi avoir acheté jusqu’à 750.000 tonnes de blé meunier pour alimenter les minoteries et éviter une pénurie. Juste après les émeutes de janvier. Ce volume élevé, dont les embarquements étaient prévus en mars et avril, s’ajoute aux 350.000 tonnes déjà contractées au début du mois de janvier.
Selon les sources, l’Algérie aurait payé le blé entre 360 et 365 dollars/tonne, coût et fret. Même les importations des sucres et sucreries ont également explosé à 208,87%, passant de 22,77 millions de dollars à 70,33 millions de dollars. Sur le même sillage, les laits et produits laitiers ont connu la même tendance haussière avec une facture qui est passée entre mai 2010 et mai 2011 de 80,21 millions de dollars à 104,40 millions de dollars (+30,16%).
Les importations des viandes ont aussi augmenté de 15,28%, la facture étant passée de 11,78 millions de dollars en mai 2010 à 13,58 millions de dollars en mai 2011. Par ailleurs, d’autres produits agro-alimentaires ont enregistré des hausses mais de moindre ampleur. Il s’agit des café et thé et légumes secs avec respectivement +8,72% (24,81 millions USD) et +3,05% (17,57 millions USD).
En dépit des freins mis en place par le gouvernement pour en limiter l’ampleur, les importations algériennes continuent de gonfler : elles ont augmenté de 19,39% au mois de mai 2011 par rapport à la même période en 2010, passant à 4,07 milliards de dollars contre 3,41 milliards de dollars en mai 2010.
Yazid Alilat