Plus de 46% des articles contrefaits saisis par les services des Douanes en 2013 sont d’origine turque, a indiqué à l’APS Fadila Ghodbane, sous directrice chargée de la lutte contre la contrefaçon à la direction générale des Douanes (DGD.
La Turquie a détrôné la Chine des pays d’origine des produits contrefaits qui pullulent le marché algérien. Presque la moitié des articles retenus en 2013 ont une origine turque avec un taux de 46,66%. La Chine, pays mondialement connu pour être un des plus importants fournisseurs de ces produits, occupe désormais la deuxième place avec 36,66% des produits saisis, suivis par quelques pays européens comme l’Espagne, la France et l’Allemagne.
Fadila Ghodbane a par ailleurs indiqué que le phénomène a enregistré une baisse sensible l’année précédente atteignant les 51,6% par rapport à 2012, soit 378.000 articles contrefaits saisis, mais cela estime-t-elle, ne reflète pas pour autant un recul du phénomène qui continue de gangréner l’économie nationale, mais témoigne plutôt d’un contrôle douanier amoindri par le manque de coopération des propriétaires de marques qui a contribué à affaiblir les efforts des Douanes.
Selon cette responsable, la plus grande quantité de produits contrefaits saisis en 2013 concerne les produits cosmétiques avec 70,93% des saisies (268.280 articles), suivis par les articles de sport avec 22% (83.500 articles), l’outillage électrique avec 6,72% (25.424 articles) et les produits électriques (1.004 articles).
La propagation des produits contrefaits en Algérie s’explique selon le ministère du commerce par l’absence d’un système de contrôle adéquat et le manque d’outils d’analyse.
«L’absence d’un cadre de coordination entre tous les secteurs concernés, le manque de professionnalisme des importateurs et le recours de certains d’entre eux à la fraude constituent un obstacle pour mettre un terme à ce phénomène», avait souligné récemment le directeur général du contrôle économique et de la répression des fraudes au ministère du Commerce, Abdelhamid Boukahnoune.
Pour réduire ce phénomène, Mme Ghodbane estime qu’«il est nécessaire de revoir le dispositif actuel de lutte pour l’adapter au contexte économique de l’Algérie, caractérisé par l’existence d’un commerce informel, afin d’insuffler de la transparence et de l’efficacité dans la lutte contre la contrefaçon et de sensibiliser et responsabiliser au mieux les titulaires de marques».
Khelifa Litamine