Selon le professeur Chems Eddine Chitour «L’Algérie doit revoir sa politique énergétique»

Selon le professeur Chems Eddine Chitour  «L’Algérie doit revoir sa politique énergétique»

L’Algérie doit adopter une nouvelle politique de consommation d’énergie afin d’assurer un meilleur avenir aux prochaines générations.

« Il est temps d’aller vers l’économie d’énergie, sinon d’ici 2020, ça sera le chaos pour l’Algérie», a averti le professeur de l’Ecole polytechnique d’Alger, Chems Eddine Chitour, lors d’une conférence organisée à l’école sur le thème de la « transition énergétique pour le développement durable en Algérie : le rôle du système éducatif ».

Le professeur a indiqué que l’Algérie est appelée plus que jamais à revoir sa politique énergétique, car elle exploite des énergies plus qu’elle en a besoin. Selon ces explications, « il n’est pas normal qu’on retire des quantités importantes d’énergie fossile qui ne sont pas renouvelables pour les exporter et ensuite les placer sous forme d’argent dans des banques étrangères avec un taux d’intérêt de 2%».

Les solutions résident, selon lui, dans les énergies renouvelables et le développement durable. Or « la volonté politique n’a pas été affichée clairement dans ce domaine». La preuve réside dans les investissements consentis par l’Etat dans ce secteur considéré comme « loin des capacités dont dispose le pays ».

Dans le même sens, Chitour a expliqué que la transition énergétique sera basée sur des Etats généraux qui doivent aboutir à un modèle énergétique flexible. « Chaque calorie exportée devrait correspondre à l’acquisition d’un savoir-faire », a-t-il indiqué précisant qu’une fois les Etats généraux ont été mis en place, « l’apport de l’université et de la formation professionnelle seront les clés de la réussite ».

Dans son exposition, le professeur a insisté sur le fait que l’apport de chaque secteur d’activité (habitat, eco-tourisme, PME et PMI) dans la création de richesses hors hydrocarbures, « permettra aussi bien la création d’emplois notamment dans le domaine des économies d’énergie que la substitution de matériaux importés par des matériaux produits localement».

A propos des gaz de schiste, Chitour dira que l’exploitation de ce genre de gaz doit être dans le long terme, car en ce moment son coût de revient est très élevé son impact sur l’environnement n’a pas tout à fait maitrisable. Il a jugé toutefois utile de former dès à présent des jeunes cadres afin qu’ils maîtrisent les nouvelles technologies que requiert l’exploitation des gaz non conventionnels.

Par ailleurs, le professeur a également averti contre les statistiques fournies par des organismes internationaux au sujet des réserves algériennes de pétrole et de gaz. « L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) nous fournit des statistiques qui ne sont pas vérifiables », a-t-il souligné précisant que « les 4000 milliards de mètres cubes de réserves de gaz et les 12 000 milliards de barils de pétrole que compte l’Algérie méritent d’être vérifiés ».

A ce propos, le professeur a considéré qu’il « est de droit de tous les citoyens algériens de connaitre les chiffres réels que possèdent leurs pays en termes de réserves énergétiques». L’opacité et la politique du secret « qui entourent les questions énergétiques doivent être cessé », a-t-il plaidé.

Khelifa Litamine