Le ministère du Commerce n’en finit pas de s’activer pour organiser un marché où l’anarchie et l’informel règnent maîtres absolus. C’est dans cette perspective que s’inscrivent les projets de réalisation de marchés de gros de fruits et légumes dont huit, qui seront d’envergure régionale et nationale, seront lancés à partir du mois de septembre prochain, a indiqué, hier à Blida, le ministre du Commerce, Mustapha Benbada.
Les études techniques et le choix des terrains d’une partie de ces projets ont été achevés et «les travaux seront entamés en septembre», a-t-il souligné. Pour le reste, la réalisation sera entamée «dès le règlement des problèmes liés au foncier», ajoutera-t-il.
Une fois opérationnels, ces nouveaux marchés de gros sont censés contribuer à l’organisation de cette activité commerciale qui, jusque-là, n’obéit que la seule loi des intermédiaires et des spéculateurs et des opérateurs de l’économie parallèle.
Assurant que ces espaces «seront dotés de toutes les commodités nécessaires conformément aux normes internationales en la matière», le ministre indiquera que leur gestion sera confiée soit aux collectivités locales (communes), soit à des privés, ou encore à des entreprises. Concernant l’organisation des futurs marchés de gros, M. Benbada dira que «les gestionnaires des marchés de gros devront, à l’avenir, fournir, au moins deux fois par an, aux directions du commerce des statistiques relatives au flux des marchandises, les quantités écoulées et même la mercuriale des prix, afin de permettre au ministère de tutelle de faire des évaluations sur ce créneau».
Actualité oblige, le ministre reviendra sur le contrôle de la qualité des produits alimentaires durant le mois de Ramadhan. A ce propos, M. Benbada a affirmé que les 6 000 agents vont effectuer des visites inopinées dans des magasins, affirmant que «tout dépassement sera sanctionné conformément à la loi en vigueur».
La préservation de la santé du consommateur est «le principal souci des autorités», a-t-il souligné. Toutefois, le ministre précisera que, considérant la libéralisation des prix énoncée par la loi, les services de contrôle ne peuvent pas intervenir concernant les prix appliqués par les commerçants, sauf en ce qui concerne les produits subventionnés par l’Etat que sont le lait, le sucre, l’huile, la semoule et le pain.
Revenant à l’organisation du marché, le ministre affirmera que la multiplication des points de vente, à travers la réalisation de nouveaux marchés de proximité, constitue un facteur qui peut contribuer à la baisse des prix des produits de large consommation. «Les prix obéissent à la loi de l’offre et de la demande, mais lorsqu’il y a un nombre important de magasins, les commerçants vont baisser les prix afin d’attirer davantage de clients», a-t-il expliqué à cet effet. Mais ce que semble ignorer le ministre c’est que l’offre et la demande ne dépendent aucunement de la multiplicité de magasins, mais des intermédiaires et des spéculateurs qui «régulent» l’offre et le marché, et ce, quel que soit leur nombre. On ne réinvente pas l’organisation d’un marché !
R. C.