Le ministre des Travaux publics, Abdelkader Kadi, a indiqué avant-hier à Alger que le projet de réalisation du nouveau port commercial d’Alger était « toujours en phase d’étude », laquelle permettra de « déterminer prochainement » son lieu d’implantation.
M. Kadi qui s’exprimait lors d’une séance plénière de l’Assemblée Populaire Nationale (APN) consacrée aux questions orales, a précisé que son département ministériel et celui des Transports sont en train d’ »effectuer des études minutieuses pour déterminer prochainement le lieu adéquat qui abritera ce nouveau port international ».
Les études spécialisées pour la réalisation d’un grand port commercial sur la côte algérienne avaient débuté en 2011 entre la région Ouest d’Alger et l’Est de la ville de Ténès (Chlef).
Concernant l’aménagement du port commercial de Dellys (Est de Boumerdès) et qui connaît, selon le député Abdelaziz Mansour, « un déclin de ses activités depuis des années », le ministre a annoncé que l’étude relative aux travaux d’extension a été inscrite au programme complémentaire pour l’exercice 2014.
Une enveloppe de l’ordre de 60 millions de DA est consacrée à cette étude et dont les travaux vont commencer d’ici la fin de l’année en cours, alors que les travaux d’extension devront intervenir dans quelques mois.
Les capacités du port d’Alger, la plus importante infrastructure portuaire du pays, vont arriver un jour à saturation c’est pourquoi les pouvoirs publics ont envisagé la création d’un « greenfield port », un espace ouvert loin de la ville. La majorité des ports méditerranéens sont enclavés dans un tissu urbain ce qui rend difficile leur développement, leur extension, leur décongestion et leur connectivité aux différents réseaux.
Les pouvoirs publics cherchent un lieu ouvert avec la possibilité de faire des extensions des côtés terre et mer.
Le nouveau port devrait, entre autres, être doté d’un tirant d’eau profond pour accueillir des navires de dernière génération, d’espaces importants pour le traitement notamment de conteneurs ainsi d’une base logistique.
Une chose est sûre, une fois cette nouvelle infrastructure réalisée, certaines activités du port de la capitale seront transférées « progressivement » vers cette place portuaire.
Les ports commerciaux de la Méditerranée comme ceux de Barcelone et de Marseille réorientent la destination des enceintes enclavées vers d’autres activités, principalement le transport de passagers, les navires de croisière et les espaces récréatifs pour les citoyens. Ainsi, la réalisation d’un nouveau port avec un grand tirant d’eau permettra l’accostage de navires de gros tonnage. Actuellement, les marchandises destinées à l’Algérie sont transbordées notamment aux ports de Giatora (Italie) et celui d’Algesiras (Espagne) car la profondeur des eaux dans la plupart des ports algériens ne dépasse pas 11 mètres, selon les professionnels du secteur maritime.
Lila Soltani