Selon le ministre de l’Intérieur tunisien, L’assassin de Chokri Belaïd n’est pas en Algérie

Selon le ministre de l’Intérieur tunisien, L’assassin de Chokri Belaïd n’est pas en Algérie
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Contrairement à ce qui a été véhiculé par certains médias et cercles voulant à tout prix impliquer l’Algérie dans l’assassinat de l’opposant et syndicaliste tunisien Chokri Belaïd, le ministre de l’Intérieur tunisien a mis fin à cette propagande en annonçant à la presse jeudi, que les services techniques du ministère de l’Intérieur sont à 70 – 80 % sûrs que Kamel Gadhgadhi, présumé assassin de Chokri Belaïd, n’a pas quitté le territoire tunisien. Et qu’il n’est pas en Libye ou en Algérie, non plus, comme l’affirment des sources médiatiques.

Parlant, jeudi, sur la radio  »Matinale » de Shems FM, le ministre de l’Intérieur Lotfi Ben Jeddou, a déclaré que ses hommes multiplient les efforts pour arrêter l’assassin et faire ainsi toute la lumière sur cet assassinat politique, le premier du genre dans ce pays, depuis les années 50. « Nous avons des contacts permanents avec les autorités algériennes et libyennes pour cerner l’assassin et ne lui laisser aucune chance pour échapper à la justice », a-t-il dit. M. Ben Jeddou a notamment précisé qu’il n’y a plus aucun doute, aujourd’hui, sur l’identité de l’auteur du crime, confirmée par des preuves tangibles et qu’ »il s’agit bien de Kamel Gadhgadhi », a-t-il insisté. Par cette affirmation, M. Ben Jeddou dément les informations rapportées par certains médias, qui affirmaient à tort que les assassins de Belaid se sont infiltrés d’Algérie. Par ailleurs, M. Ben Jeddou n’a rien déclaré à propos de ceux qui ont commandité l’assassinat, se contentant de souligner que l’accusé appartient au mouvement salafiste.

Quand aux lourdes présomptions entourant certains cadres du parti islamiste Ennahdha, notamment Kamel El-Aifi, Belhassen Nakache et Ali Ferchichi, cités nommément par des témoins, tel l’homme d’affaires incarcéré dans une affaire de trafic d’armes, Fathi Damak, c’est motus et bouche cousue. Sur la gestion de ce dossier, on ne voit pas encore de différence entre M. Ben Jeddou, le soi-disant indépendant, et son prédécesseur au poste, Ali Lârayedh, actuel chef du gouvernement. Notons que ce dernier est attendu en Algérie lundi prochain, pour une visite de travail, la première pour lui, depuis sa nomination à la tête du gouvernement tunisien. Ali Lârayedh a inscrit dans son programme, le renforcement des relations bilatérales avec l’Algérie, ainsi que l’intensification des échanges économiques entre les deux pays. Cette volonté s’est renforcée davantage depuis que les dirigeants tunisiens se sont rendus compte que les promesses données par les pays du Golfe en matière d’investissements directs étrangers, sont loin de devenir une réalité. La situation interne très tendue en Libye, accélère pour sa part aussi, une meilleure compréhension et coopération entre les deux voisins algérien et tunisien.

Par Rachid Chihab