Le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Noureddine Moussa, a affirmé que «la crise de logement a été considérablement réduite dans de nombreuses wilayas du pays, à l’exception des grandes villes où la demande reste très forte », mardi soir lors d’une émission de la télévision nationale, diffusée au lendemain de son audition par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika.
Le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Noureddine Moussa, à son tour, vient le confirmer en affirmant mardi soir que la crise de logement a été considérablement réduite dans de nombreuses wilayas du pays. « Il faut savoir que la crise de logement a été considérablement réduite dans de nombreuse wilayas du pays, à l’exception des grandes villes où la demande reste très forte », a-t-il indiqué.
Il a souligné, dans ce sens, l’intérêt particulier accordé par les pouvoirs publics aux régions sud du pays où de nombreux programmes de construction de logements sont en cours ou seront lancés incessamment. Des rencontres, regroupant les autorités locales du Sud et les spécialistes de la construction et de l’urbanisme, ont été organisées afin de parvenir à construire des logements en nombre suffisant et avec une architecture qui prend en considération la spécificité sociale et le climat rude de ces régions.
Selon lui, la « forte » volonté politique et l’expérience acquise par les entreprises algériennes ont permis de réduire les délais de réalisation des logements qui sont passés de 10 à 2 ans seulement. La rapporteuse spéciale des Nations unies sur le logement convenable, Raquel Rolnik, qui a appelé, il y a un mois à Alger, le gouvernement algérien à revoir la politique publique relative à la réalisation des projets de réalisation et de distribution des logements.
Le ministre de l’Habitat a vraisemblablement omis le récent rapport de Rolnik. Elle a, dans le même cadre, affirmé que ce secteur souffre d’une crise.
Lors d’une conférence de presse tenue au siège des Nations unies à Alger, cette même responsable onusienne a insisté sur la nécessité d’associer les citoyens dans une politique efficace de logements, fondée sur la transparence dans la réalisation et la distribution des logements dans la diversité des offres. La rapporteuse de l’ONU a souligné à cet effet l’offre très importante de logements, aussi bien dans les villes que dans les campagnes.
Noureddine Moussa a ensuite révélé concernant la prise en charge de la « classe moyenne » en matière de logement, qu’une stratégie était mise en oeuvre pour prendre en charge l’ensemble des franges de la société et satisfaire ainsi la demande nationale. Pour le ministre, les jeunes ont également des quotas déterminés par la réglementation en vigueur, relevant que 61% des programmes LSP et 31% des logements ruraux sont destinés à cette couche de la société.
S’agissant des efforts consentis pour l’absorption de l’habitat précaire, Nourredine Moussa a affirmé que « toutes les familles recensées en 2007, en tant qu’ayant droit, ont été relogées ou le seront prochainement ».Le recensement effectué au cours du 1er semestre 2007, relève l’existence de plus de 561 000 habitations précaires dont 380 000 à démolir.
Dans ce cadre 89 000 familles ont été relogées et le reste le sera dans l’avenir, a-t-il ajouté. Faisant l’impasse sur toutes les émeutes ayant caractérisé toutes les opérations du relogement, le ministre de l’Habitat se veut ainsi rassurant. Interrogé sur la suppression de la formule location-vente de l’Aadl, le ministre a fait savoir que parmi les nombreuses raisons de cette suppression figure le financement du programme qui est passé du Trésor public à l’épargne publique.
« Lancé en 2001, le programme Aadl avait connu des problèmes et accusé beaucoup de retard dès le début. Après le séisme de 2003 il a fallu revoir toutes les techniques de construction de logements et introduire la parasismique ce qui avait entravé la mise en oeuvre du programme», a-til expliqué.
Il a réitéré, en outre, que tous les postulants ayant eu l’accord de l’Aadl et payé les droits de la souscription, ont eu ou auront leur logement, ajoutant que « la demande est tellement forte que physiquement elle équivaut la construction d’une ville comme Constantine, à titre d’exemple».
À une question sur les raisons du maintien du salaire maximum de 24 000 dinars pour bénéficier d’un logement social, le ministre a expliqué que « malgré cette condition la demande est toujours forte en ce qui concerne la formule du social. Hisser le plafond des salaires des postulants à 30 000 dinars ne fera qu’augmenter la demande davantage ».
Concernant la contestation de certains citoyens relogés dans des appartements exigus, il a indiqué que dans le but d’offrir le meilleur aux familles algériennes, il a été décidé en 2006 de renoncer à la construction des logements d’une et de deux pièces (F1 et F2). S’agissant de tous les remous entourant les opérations de relogement, Noureddine Moussa, n’a soufflé mot.
Farid Houali