L’absence de pluie durant cette période charnière risque de compromettre la production céréalière de la saison 2014-2015, a indiqué aujourd’hui le ministre de l’Agriculture et du Développement Rural, Abdelouahab Nouri.
« La récolte céréalière risque d’être mauvaise, si la pluie n’est pas au rendez-vous durant cette période charnière pour la maturation des plantations », a averti le ministre de l’Agriculture, en marge de la rencontre d’évaluation trimestrielle de son secteur.
Si les appréhensions du ministre s’avèrent réelles, la production nationale des céréales, qui s’est établie la saison dernière à 34 millions de quintaux, contre 49,1 millions de quintaux durant la saison précédente, soit une baisse de 30% en 2014 par rapport à 2013, ne suffira pas pour répondre à la demande. L’Algérie devra encore une fois recourir à l’importation pour combler le déficit des besoins internes évalués à 80 millions de quintaux.
Pour pallier la dépendance du secteur agricole aux alias climatiques, Abdelouahab Nouri a appelé les agriculteurs à adopter les nouvelles techniques d’irrigation notamment l’irrigation à pivot central. « Les producteurs agricoles doivent recourir à l’utilisation des techniques modernes d’irrigation », a conseillé le ministre, citant la technique de l’irrigation à pivot central qui est, selon lui, « plus économique, plus efficace et subventionnée par l’Etat ».
Profitant de la présence des ministres des Finances, du Commerce, et du Secrétaire général de la centrale syndicale, le ministre de l’Agriculture a fait un énième appel aux opérateurs économiques pour investir davantage dans le secteur de l’agriculteur afin de satisfaire la demande interne et atteindre l’objectif de l’autosuffisance alimentaire. « Nous aiderons les opérateurs qui veulent investir dans le secteur de l’agriculture. Nous leur donnerons des terres pour leurs projets », a-t-il promis.
Abdelouahab Nouri qui a souligné toutefois, que les objectifs du quinquennat 2009-2014 sont atteints puisque dira-t-il « le taux de croissance agricole a dépassé 11% contre 8,33% comme objectif fixé initialement. Le marché local a été couvert à hauteur de 72% et que la valeur de la production agricole a atteint en 2014 l’équivalent de 35 milliards dollars. »
Invité par Abdelouahab Nouri à s’exprimer, Abdelmadjid Sidi Saïd a mis l’accent sur la nécessité de la reconquête du marché national dominé actuellement par les importations. «Il faut reconquérir le marché national », a fulminé Sidi Saïd tout en appelant les Algériens à faire du slogan « consommons algérien » une réalité.
Pour atteindre cet objectif, le SG de l’UGTA plaide pour l’implication directe du ministère des Finances, de l’Agriculture et du Commerce dans la promotion du produit national afin qu’il puisse s’imposer devant le produit importé.
« Nous devons trouver des solutions économiques à des problèmes économiques », a indiqué, pour sa part, le ministre du Commerce, Amara Benyounès. Pour lui, la réduction des importations ne peut pas se décréter administrativement. « Nous exportons pour environ 39 millions d’euros en dattes, nous importons presque le même montant en mayonnaise », a-t-il révélé, avec étonnement.
Mahmoud Chaal