Selon le ministre de la Santé : «Le manque de médicaments est lié à un problème de distribution »

Selon le ministre de la Santé : «Le manque de médicaments est lié à un problème de distribution »
selon-le-ministre-de-la-sante-le-manque-de-medicaments-est-lie-a-un-probleme-de-distribution.jpg

Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Djamel Ould Abbès, a annoncé hier que sur instruction du Premier ministre, un comité mixte sera installé la semaine prochaine pour pallier le problème de pénurie de médicaments devenu un phénomène récurent. Ce comité sera composé des représentants du département de la Santé, des operateurs pharmaceutiques et des syndicats du secteur.

La nouveauté résidera dans le fait que les producteurs auront pour charge la distribution des médicaments. Cette décision a été prise après avoir constaté que le manque de médicaments sur le marché est plus lié à un problème de distribution qu’à un problème de disponibilité. Dans ce sillage, le ministre a tenu à rappeler que la production locale des médicaments a atteint 37 % en 2010. “Notre objectif est de dépasser le stade de pays importateur, consommateur à un pays producteur”, déclare le ministre, avant d’ajouter : “En matière de santé, notre but est de rendre les produits pharmaceutiques accessibles à l’ensemble de la population.» Concernant le programme d’importation des matières premières et articles de conditionnement destinés à la fabrication des produits pharmaceutiques, 66 opérateurs ont obtenu leur programme d’importation. Sur 38 demandes de prorogation d’activité de conditionnement pour l’année 2011, 28 opérateurs ont obtenu exceptionnellement, dans le cadre de l’accompagnement des producteurs, la prorogation des délais liée aux conditionnement des produits pharmaceutiques suite à leurs engagements de passer à la fabrication des produits conditionnés. Jusqu’à maintenant, 123 unités ont été agréées, dont 103 sont des unités de fabrication et 20 autres de conditionnement. M. Ould Abbès a tenu à rappeler que le problème de pénurie a été définitivement réglé à travers l’acquisition cette année de médicaments et de vaccins dont le coût s’est élevé à 26 millions d’euros. M. Ould Abbès répondait aux préoccupations de certaines associations de cancéreux qui ont tiré la sonnette d’alarme quant aux pénuries de médicaments entrant dans le traitement du cancer. De son côté, le secrétaire général de l’Union général des opérateurs de pharmacie, M. Aït Saïd Malik, a évoqué le problème d’accès des marchés pour les opérateurs algériens. Selon lui, “le marché reste fermé alors qu’il est libre pour les étrangers”, a-t-il dit. Il a relevé que dans les pays voisins, Maroc et Tunisie par exemple, la situation du secteur est moins contraignante qu’en Algérie. Ainsi, au Maroc, pour importer un produit, il faut juste prouver qu’il ne peut pas être fabriqué localement. En Tunisie, un produit fabriqué localement est interdit à l’importation. Le nombre de produits fabriqués localement en Algérie est de 1.000, il est à hauteur de 1.500 au Maroc et de 1.420 en Tunisie. Les parts de la production nationale sont de 38 %. Pour atteindre l’objectif des 70 % en 2014 ou 2015, il faut apporter les correctifs nécessaires à l’action, tant au niveau réglementaire, organisationnel qu’environnemental.

Wassila Benhamed