L’industrie nationale du médicament bénéficie d’une attention particulière du président Abdelaziz Bouteflika.
Les travaux de la 18ème édition du Forum pharmaceutique international ont débuté hier à Alger en présence de pas moins de 3000 participants venus de 32 pays d’Afrique et d’ailleurs.
Dans son allocution d’ouverture, le président du Conseil national de l’ordre des pharmaciens d’Algérie, le docteur Benbahmed a indiqué que «la santé humaine et la constitution d’un facteur de développement pour l’économie de notre continent, sont désormais deux défis à relever».
Benbahmed a fait savoir que «deux thématiques centrales meubleront cet événement. Elles porteront sur la gouvernance des secteurs pharmaceutiques africain et mondial ainsi que la coopération internationale et le développement de l’industrie pharmaceutique africaine».
Pour sa part, le secrétaire permanent du Forum pharmaceutique international, le docteur Christophe Ampoam, a salué l’engagement de l’Algérie à nouer des relations avec l’Afrique dans l’industrie pharmaceutique, estimant que l’organisation de cette 18ème édition de ce forum «reflète la forte volonté de l’Algérie de développer davantage sa coopération avec l’Afrique dans le domaine pharmaceutique».
Près de 60 laboratoires pharmaceutiques nationaux, internationaux et africains prennent part à cet évènement qui s’étalera sur trois jours et qui abordera aussi des thématiques sur la gouvernance et le développement de la production pharmaceutique en Algérie et en Afrique. Intervenant à cette occasion, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, a plaidé la mise en place «impérative» d’une Agence africaine du médicament chargée de renforcer les capacités nationales dans le domaine du contrôle des produits pharmaceutiques.
Cette agence aura pour «missions essentielles le renforcement des capacités nationales dans le domaine du contrôle des produits pharmaceutiques, l’harmonisation de la réglementation en matière d’enregistrement et l’accompagnement en matière de développement des bonnes pratiques et de lutte contre la contrefaçon des médicaments», a indiqué Boudiaf.
Il a expliqué qu’à la faveur de la future mise en place de cette agence, «nos pays devront jeter des passerelles entre les différents acteurs pour créer la nécessaire synergie entre la recherche, l’hôpital et le monde industriel. Nous avons en Afrique un vaste réseau d’infrastructures hospitalières et de centres universitaires, un gisement de compétences et une croissance économique qui fait dire aux experts du monde entier que l’Afrique sera le prochain moteur de la croissance économique mondiale», a-t-il souligné.
Concernant l’Algérie, Boudiaf a affirmé que la politique pharmaceutique s’appuie sur une production locale avec vocation d’assurer la «conformité, la disponibilité et l’accessibilité» du médicament, sachant qu’en Algérie la dépense de santé, y compris pour le médicament, est majoritairement et principalement à la charge du Trésor public et du système de sécurité sociale», a-t-il rappelé. Concernant cette production, le ministre a affirmé que le dossier de promotion de l’industrie nationale du médicament bénéficie de «l’attention particulière» du président de la République, Abdelaziz Bouteflika.
Il signalera que «l’Algérie assure déjà un large accès aux meilleurs traitements innovants disponibles», relevant à titre d’exemple, qu’«un traitement personnalisé est assuré à toutes les femmes souffrant du cancer du sein alors que tous les patients atteints de l’hépatite C, reçoivent le médicament Sofosbuvir, développé et fabriqué localement alors que des pays développés n’arrivent pas à l’assurer à leurs patients».
Dans le domaine des vaccins, il dira: «Nous oeuvrons actuellement à jeter les bases d’une industrie locale, vu que l’Etat assure la vaccination gratuite à toutes les catégories concernées.» Le ministre a rappelé, à cet égard, que «la vaccination gratuite a permis d’éliminer une grande partie des maladies contrôlables par la vaccination».
Boudiaf s’est par ailleurs félicité du fait que l’Algérie vient d’obtenir officiellement la certification d’éradication de la poliomyélite. Il a relevé que ce résultat «remarquable» est le fruit du travail «sans relâche» mené par les professionnels de la santé. Le ministre n’a pas manqué de rendre un «vibrant hommage» à un grand pionnier de la vaccination, le professeur Chaouki Kaddache, qui vient de nous quitter brutalement.