Se rendre à l’hôpital n’est guère un loisir en Algérie. Le staff du ministre de la Santé ne nous apprend rien en la matière. Mais delà à dire que l’état de certains hôpitaux nécessite une « intervention rapide » pour éviter leur fermeture, ça donne froid dans le dos. Il était grand temps de remettre de l’ordre dans les établissements de santé publique.
S’appuyant sur les résultats de l’enquête effectuée du 19 au 22 septembre derniers, au niveau d’une quinzaine d’hôpitaux, sous ses ordres justement, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, a souligné en marge de la signature d’un mémorandum entre le ministère de la Santé et les laboratoires SANOFI, que les inspections effectuées par les cadres de son ministère au cours de la semaine écoulée à travers 15 hôpitaux du pays, ont révélé que l’état dans lequel se présentent certains établissements visités, nécessite une « intervention rapide, sinon, ils seront fermés ».
Le ministre a ajouté dans ce contexte, que ses cadres lui ont affirmé, à travers les rapports qui lui ont été soumis, «dans d’autres hôpitaux, la situation est relativement bien en dépit de quelques insuffisances qui peuvent être corrigées», regrettant toutefois, « l’état déplorable » dans lequel se trouvent d’autres hôpitaux. Le premier responsable du secteur de la santé avait chargé la semaine dernière, les cadres centraux du ministère, de procéder à une opération « d’évaluation rigoureuse », pour identifier les problèmes majeurs, avant la mise au point d’une feuille de route qui sera annoncée la semaine prochaine, au cours d’une réunion avec les responsables du secteur, a indiqué le ministre. Les problèmes auxquels est confronté le secteur, relèvent principalement, de la « gestion » a indiqué Boudiaf affirmant qu’il oeuvrerait, avec les cadres du secteur, à créer un changement « en un temps record, les moyens humains et matériels pour ce faire étant disponibles ». Cependant, il faut se rendre à l’évidence et admettre qu’il n’est nullement facile d’établir un diagnostic en un laps de temps. Autrement dit : les maux dont souffre le secteur de la santé publique, ne peuvent pas être décrits dans un simple rapport concluant une enquête de trois jours. Le stationnement au niveau des structures de santé sert d’exemple, pour illustrer la situation anarchique que con-naissent les hôpitaux. Les allées de l’hôpital du CHU Mustapha Pacha transformées en parking, avaient été signalées dans les colonnes de différents journaux. L’on parle aussi d’autres phénomènes qui sont source d’une colère noire du personnel hospitalier et des citoyens. Les hôpitaux sont devenus aujourd’hui, des lieux de rencontre la journée avant qu’ils ne se transforment en campements pour SDF à la tombée de la nuit. Il suffit qu’on y jette un coup d’oeil pour se rendre compte de l’ampleur que prend le phénomène, espaces verts saccagés, bancs réservés aux patients squattés … De nombreux autres malades et familles attendent debout et prennent leur mal en patience. Le personnel médical est loin d’être prémuni. Les médecins sont souvent pris à partie par les familles de malades. Certains ont fait l’objet d’injures voire même d’agression, à cause de l’anarchie qui prévaut dans l’enceinte hospitalière.
La charge d’un médecin est excessivement lourde. Il doit entendre toutes les exigences des malades, chose impossible à assurer dans de très mauvaises conditions. Abdelmalek Boudiaf nommé ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière saura-t-il limiter les dégâts ?
Par Rebiha Akriche