«La secte Al Ahmadiya n’est pas combattue par la religion elle-même, mais par les lois de la République.»
«La liberté de culte et l’unité nationale», tel est le thème d’une conférence organisée, hier, par le Haut conseil islamique à Alger. Lors de cette rencontre animée par deux universitaires: Amar Kibi, doyen de la faculté des sciences sociales et humaines à l’université d’El Magharia, et le docteur Abdelhalim Bichi enseignant des sciences islamiques à l’université d’Alger, ont exposé leurs visions sur cette question sensible et complexe à la fois. Pour les deux intervenants, la liberté de culte fait partie du droit humain, mais il faut prendre cette problématique dans ses deux volets. Le premier en relation avec la religion elle-même et le deuxième du point de vue de la législation à travers les lois sur les associations. «La liberté de culte relève de l’intimité des gens, mais quand elle déborde sur la place publique, l’Etat doit intervenir pour encadrer la société et rétablir l’ordre pour la préservation de la stabilité», affirme Abdelhalim Bichi.
Selon ce dernier, l’Etat doit mettre en place les mécanismes nécessaires pour la gestion du culte comme seule solution de maintien de l’ordre public. De son côté, pour le professeur Amar Kibi, l’islam n’a jamais été contre la liberté de culte pour ce qui est de «la secte Al Ahmadiya qui a fait irruption en Algérie, les différents intervenants ont mis en exergue la gravité et la dangerosité de cette secte sur l’unité nationale».
Pour ce dernier, il n’y a que trois cultes reconnus par la loi: la religion catholique, et les rites sunnite et ibadite et tout autre secte qui tente de s’implanter en Algérie présente une menace directe contre les intérêts de la République, à la stabilité de la nation et l’unité nationale. «La secte Al Ahmadiya n’est pas combattue par la religion elle-même, mais par les lois de la République.»

Pour la régulation de cette situation, il est question de la mise en place de mécanismes nécessaires et d’un environnement propice permettant à chacun d’exercer son droit dans un cadre légal encadré par les lois de la République.
Pour étayer ses dires ce dernier évoque la polémique qui a suivi l’arrestation du leader de la secte Al Ahmadiya dans la wilaya de Djelfa, il y a quelques jours. «Cette secte tente de convaincre les sociétés où elle est implantée de la nécessité impérieuse de se soumettre aux intérêts de l’Occident, à son hégémonie et d’exécuter ses plans.»