Le directeur général de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF), Omar Benameur, a défendu hier l’idée d’une reconstitution du capital de l’entreprise qu’il dirige afin de faire face à la situation de «déficit et découvert bancaire» dans laquelle elle se débat.
Lors de son passage à la radio nationale, il a estimé nécessaire une reconstitution du capital social de l’entreprise, «qui était de 20,7 milliards de dinars. Il est aujourd’hui négatif de l’ordre de 10 milliards de dinars». Ce qui «permettra de disposer d’un fonds de roulement positif et qui permettra de couvrir nos besoins en charge d’exploitation», a-t-il affirmé. Conséquences : «Nous sommes tributaires de la banque, y compris pour dédouaner des pièces de rechange.
Près de 65% de nos locomotives affectées au fret sont immobilisées, faute de maintenance adéquate.» Et d’enchaîner : «Nous nous retrouvons aujourd’hui avec des difficultés de fonctionnement dues à ce fonds de roulement négatif, qui engendre évidemment une trésorerie négative.
A l’heure où je vous parle, nous sommes à un peu plus de 4 milliards de dinars de découvert malgré le gel de celui-ci en 2008.» Aussi, face à la situation de «déficit et de découvert structurels, il faut nécessairement avoir une approche dynamique dans l’assainissement financier de l’entreprise». Il a estimé que la SNTF a besoin d’au moins 30 milliards de dinars, dont 8 milliards de dinars de liquidités, pour retrouver son équilibre. M. Omar Benameur a révélé qu’un nouveau plan de sauvetage de la SNTF est à l’étude au niveau du ministère des Finances.
Il sera discuté ensuite au niveau d’un conseil interministériel prévu avant la fin 2010. Reste à savoir quelle sera la réaction des cheminots, qui avaient déclenché un mouvement de grève en mai dernier pour contester un premier plan de sauvetage ayant prévu le blocage des salaires. La SNTF, rappelle-t-on, a déjà bénéficié de mesures d’assainissement
financier par le passé. Ces mesures inscrites au programme du gouvernement ont porté notamment sur le gel du découvert de
15 milliards de DA en fin 2008, le rééchelonnement de la dette à travers l’émargement des investissements et une subvention de l’Etat, qui est passée de 2,5 milliards à 8 milliards de dinars, permettant de prendre en charge le problème des lignes déficitaires et l’entretien des infrastructures.
Le plan de sauvetage de la SNTF, qui s’étale de 2009 à 2013, prévoit plusieurs actions, dont la remise en état du matériel roulant existant, l’acquisition de nouveaux matériels, le réajustement des tarifs de transport ainsi que la mise à niveau des infrastructures.