Dans son dernier rapport publié, ce lundi, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) entrevoit une légère hausse de la demande mondiale de brut qui devrait passer de 1,15 million barils par jour (mbj) en 2014 à 1,17 mbj en 2015. Néanmoins, marché de reste structurellement excédentaire, avec un surplus de production quotidien de l’ordre de 1 million de barils.
Selon des prévisions de l’organisme de recherche IFP Energies nouvelles (IFP EN), publiées en début de ce mois, le prix d’équilibre du brut devrait se situer entre 50 et 70 dollars en 2015. L’Opep dans son rapport ne donne pas d’estimations, maisentrevoit un léger rééquilibrage du marché pétrolier mondial durant l’année en cours, relevant que l’impact de la chute des prix commence à se faire sentir hors de l’organisation. « La production des pays n’appartenant pas à l’Opep ne devrait progresser que de 0,42 million de barils par jour (mbj) cette année, contre 0,85 mbj prévu précédemment », rapporte-t-elle. Ce pronostic s’appuie également, selon l’organisation, sur une baisse notable du nombre de forages en activité « dans les régions où le seuil de rentabilité est beaucoup plus élevé que les prix actuels du pétrole », principalement en Amérique du Nord.
Il est à signaler, dans ce contexte, que les prix du pétrole poursuivent leur rebond entamé depuis la fin du mois de janvier, soutenus tout d’abord par la baisse du nombre de plateformes pétrolières en activité aux Etats-Unis et par la grève dans certaines raffineries américaines et ensuite par la baisse du nombre de puits de forage en activité aux Etats-Unis et les bons chiffres sur l’emploi américain. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait 57,99 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 19 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Par ailleurs, selon le rapport de l’Opep, qui pompe environ un tiers du brut mondial, la demandedoit désormais atteindre 29,2 mbj en 2015, contre 28,8 mbj dans la précédente estimation. Mais ce chiffre serait largement inférieur à sa production effective qui se serait établie à 30,15 mbj en janvier, après 30,2 mbj en décembre. Cependant, l’Opep n’exclut pas un sursaut des débouchés cette année, « les prix bas étant susceptibles d’accélérer le rythme de la hausse de la demande ».
Noreddine Izouaouen