Les cours du baril de pétrole, qui ont subi une chute de 60 % depuis juin 2014, devraient repartir à la hausse au cours des six prochaines semaines, mais sans pour autant retrouver les niveaux atteints ces dernières années, en raison d’une demande qui restera modérée dans un contexte économique peu dynamique.
C’est l’un des constats du rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) sur les perspectives du marché pétrolier à l’horizon 2020, publié mardi. «Le rééquilibrage du marché devrait intervenir relativement rapidement. Mais sa portée sera relativement limitée, avec des prix se stabilisant à des niveaux plus élevés que les points bas observés récemment (sous les 50 dollars, ndlr)», mais nettement inférieurs aux sommets de ces trois dernières années », estime l’AIE qui prévoit un rebond du cours du brut dans le courant des six prochaines semaines. Les analystes de l’AIE tablent en effet sur un prix d’environ 55 dollars le baril en 2015, puis 73 en 2020.
Le rééquilibrage du marché dont parle l’agence a été également anticipé par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), laquelle estime lundi dans son rapport mensuel que la demande mondiale de brut devrait passer de 1,15 million barils par jour (mbj) en 2014 à 1,17 mbj en 2015, tout en précisant que le marché restera néanmoins structurellement excédentaire, avec un surplus de production quotidien de l’ordre de 1 million de barils.
Depuis un peu plus d’une semaine, les cours ont amorcé un léger rebond. Lundi, en fin d’échanges européens, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait 58,36 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 56 cents par rapport à la clôture de vendredi. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » (WTI) pour la même échéance gagnait 1,55 dollar à 53,24 dollars.
Par ailleurs, l’AIE a maintenu sa prévision de croissance de la demande mondiale d’or noir en 2015, tandis que la production devrait augmenter un peu moins que prévu dans les pays hors-Opep. « La consommation de pétrole devrait croître de 0,9 million de barils par jour (mbj) cette année pour atteindre environ 93,4 mbj, grâce à « une légère amélioration des perspectives », a détaillé l’AIE.
H.Mohandi