« A travers toutes les réponses concrètes prises par les pouvoirs publics en faveur des fonctionnaires du secteur de l’éducation nationale et qui correspondent à la satisfaction totale des revendications exprimées par les syndicats, plus rien ne justifie le maintien de l’appel à la grève », apprend-on dans un communiqué adressé à la rédaction par le ministère de l’Education nationale qui estime que l’appelle à la grève est injustifié.
Le communiqué rappelle, à cet effet, la série de concertations engagées par le gouvernement autour des préoccupations socio-professionnelles des fonctionnaires du secteur. Parmi les décisions prises en réponse « aux revendications exprimées par les différents syndicats », le communiqué cité « l’augmentation des taux de l’indemnité de qualification qui passent respectivement de 25 à 40% et de 30 à 45% ». Le communiqué insiste aussi sur « l’attribution d’une indemnité de documentation à tous les corps d’intendance, une attribution de deux nouvelles indemnités aux personnels de laboratoires (25% du salaire principal pour le service technique et 10% du salaire principal comme prime de nuisance), une nouvelle indemnité de soutien scolaire et de remédiation pédagogique attribuée à tous les corps spécifiques de 15% du salaire principal ». Toutes ces indemnités sont calculées « avec effet rétroactif à partir du 1er janvier 2008.
S’agissant des œuvres sociales, le communiqué précise que le MEN a procédé au mois d’août 2010 « au gel des activités de la commission nationale des œuvres sociales et l’annulation de l’arrêté 158-94 du 22 aout 1994 y afférent en réponse aux revendications des fonctionnaires ». Et d’ajouter « devant l’absence de consensus des syndicats autour d’une nouvelle organisation à mettre en œuvre, le MEN se trouve, aujourd’hui contraint de soumettre cette question, à un référendum à l’ensemble des fonctionnaires de l’éducation nationale et ce, sous la supervision de l’ensemble des syndicats du secteur. Ainsi les fonctionnaires auront à choisir eux-mêmes en toute transparence et en toute démocratie le nouveau mode de gestion des œuvres sociales. »
Pour ce qui est du statut particulier des corps spécifiques de l’éducation nationale, le communiqué rappelle que les pouvoirs publics « ont accepté le principe de sa révision en vue de corriger les insuffisances avérées tout en respectant les fondements du statut général de la fonction publique ». Dans le même communiqué, on notera qu’une commission ministérielle à laquelle participent tous les syndicats du secteur a été installée. « Un délai de rigueur a été fixé au 15 décembre 2011 pour remettre ses conclusions. »

Le communiqué rappelle en outre, que le secteur de l’éducation est « le premier à avoir appliqué la nouvelle grille des salaires et un nouveau régime indemnitaire », tout en « honorant pleinement ses engagements de procéder aux réajustements fondés revendiqués par les travailleurs. » Il a appelé dans ce cadre les enseignants « à mesurer la portée des décisions, prises par les pouvoirs publics en leur faveur », tout en les exhortant à faire « preuve de sagesse et de responsabilité afin de permettre à leurs élèves de ne pas rater, ne serait-ce qu’une heure de cours ».
S. S.
Les six organisations syndicales maintiennent la grève
Six organisations syndicales relevant du secteur de l’éducation nationale, se sont donné le mot pour faire front commun à partir d’aujourd’hui, face au ministère de tutelle, pour dénoncer les retards accusés dans la prise en charge des doléances des travailleurs des différents corps du secteur.
Il s’agit du Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest), le Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest), l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation (Unpef), le Syndicat national des travailleurs de l’éducation (Snte), le Conseil des lycées d’Algérie (Cla) et la Coordination nationale des adjoints de l’éducation (Cnae). Les six se sont mis d’accord pour enclencher l’action protestataire le 10 octobre. Quant à la durée de la grève, les avis diffèrent d’un syndicat à un autre. Seuls les adjoints de l’Education ont opté, présentement, pour la grève illimitée.
Le Snapest, quant à lui, dans un communiqué rendu public samedi dernier, annonce une grève d’une semaine, mais celle-ci pourrait se renouveler en cas de non-respect, par le ministère, des engagements pris dans le cadre de la commission mixte, prévient-il. Quant au CLA, il annonce officiellement son adhésion au mouvement, mais seulement pour trois jours par semaine. Les autres syndicats dans un communiqué rendu public n’ont pas encore fait part de la forme qu’ils comptent adopter.
Les syndicats contestataires plaident pour une révision du statut particulier des travailleurs de l’éducation nationale, une révision du statut particulier et une levée effective du monopole de la Centrale syndicale UGTA sur les œuvres sociales.
D’autres questions, en relation avec les possibilités de promotion et de progression de carrière, la formation continue des enseignants, la reclassification… et autres sont aussi au menu.
S. S.