Le tourisme international devrait connaître, en matière de création de postes d’emploi, un essor significatif au cours des dix prochaines années, estime un rapport du Bureau international du travail (BIT).
« Le tourisme a le potentiel de devenir une source majeure d’emplois après la crise », a souligné en substance le directeur général du BIT, M. Juan Somavia, dans un rapport, publié vendredi à New York, préparé pour le forum mondial sur les nouveaux développements et défis dans le secteur de l’hôtellerie et du tourisme, lequel se déroulera mardi et mercredi à Genève.
M. Juan Somavia a tenu à dire que le dialogue social entre les gouvernements, les employeurs et les travailleurs peut garantir que « les emplois créés seront décents ».
Selon ce même responsable, le dialogue auquel il fait allusion est particulièrement important dans un secteur de services comme le tourisme où le succès dépend, pour beaucoup, de la qualité du service qui, elle, « va de pair avec une main-d’oeuvre motivée et qualifiée ».
Constituant l’un des secteurs les plus vastes et les plus dynamiques de l’économie mondialisée, l’industrie du voyage et du tourisme devrait générer environ 9 % du produit intérieur brut (PIB) global et représenter plus de 235 millions d’emplois en 2010. D’ici à 2019, l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) s’attend à ce que le secteur fournisse 296 millions d’emplois à l’échelle mondiale.
Après plusieurs années consécutives de croissance, le secteur du tourisme a souffert d’un déclin au second semestre 2008, lequel s’est aggravé l’année suivante à la faveur de la réduction drastique des voyageurs, de la durée des séjours ainsi que des dépenses des touristes. Ces facteurs, auxquels il y a lieu d’ajouter les restrictions dans les frais de voyages d’affaires, ont provoqué une contraction marquée de l’activité économique du secteur à l’échelle mondiale.
Les arrivées de touristes internationaux, en baisse de 4 % en 2009, figurent parmi les activités les plus durement touchées pendant la crise, note le rapport du BIT.
Celui-ci fait savoir que les régions les plus fortement éprouvées par cette contraction du tourisme international dans le monde furent le Moyen-Orient (-4,9 %), l’Europe (-5,7%) et les Amériques (-4,6 %).
Seule l’Afrique a enregistré une hausse constante (+2,9 %) même s’il s’agissait d’un volume de voyage relativement faible, est-il encore souligné.
Le rapport du PIB, qui sera présenté à l’occasion du prochain forum mondial sur les nouveaux développements et défis dans le secteur de l’hôtellerie et du tourisme, note toutefois qu’en dépit de la crise, l’emploi global de l’industrie du tourisme a augmenté d’environ 1 % entre 2008 et 2009.
Le rapport relève des disparités régionales marquées concernant l’impact de la crise sur l’emploi dans le domaine de l’hôtellerie-restauration, mettant en évidence un recul de 1,7 % des Amériques au moment où la région Asie et pacifique a bien résisté, enregistrant même une progression de 4,6 %. « Heureusement que le secteur du tourisme est bien placé pour tirer profit de cette crise en instaurant des mesures proactives en vue d pallier le manque de dialogue social et de développement des ressources humaines dans le secteur », explique Elizabeth Tinco, directrice du département des activités sectorielles du BIT.