Le directeur de la police judiciaire à la direction générale de la sûreté nationale (DGSN), Abdelkader Kara Bouhadba, a annoncé aujourd’hui, la saisie de plus de 36 tonnes de drogue, durant le premier semestre 2014, ce qui représente environ 7,37 milliards de dinars en valeur soit 67 millions d’euros. Durant la même période, 4 148 affaires ont été enregistré impliquant 30 000 personnes.
S’exprimant lors d’un point de presse organisé à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre la drogue, Abdelkader Kara Bouhadba, a souligné que les éléments de la sureté nationale ont saisi, environ 36 tonnes et 853 kilogrammes de cannabis, 338 gramme d’héroïne, 33 kg de cocaïne et plus de 326 871 comprimés de psychotropes. Le cannabis reste la drogue la plus consommée suivie par les comprimés de psychotropes, détaille le même responsable.
Abdelkader Kara Bouhadba, a tenu à souligner que la consommation de ces comprimés a pris de l’ampleur durant ces dernières années mettant en évidence les dangers auxquels ils sont exposés les consommateurs, d’autant plus, ces comprimés ont été produits dans des usines clandestines, à travers le monde. « Nous avons saisi à plusieurs reprises ce genre de produits qui contiennent de composants très dangereux et avec des doses non étudiées, ce qui provoque la mort des personnes consommatrices », explique-t-il.
Pour ce qui est de « la drogue dure », comme l’héroïne et la cocaïne, Mr Kara Bouhadba, a affirmé que l’Algérie qui a été un pays de transit devient de plus en plus un pays consommateur. «Chaque année, nous éléments saisissent des quantités de plus en plus importantes ». En général, le phénomène de la drogue connait une augmentation durant ces dernières années. Selon les chiffres avancés, en 1993, les services de la Sûreté nationale ont saisi une tonne de drogue contre 207 tonnes en 2013. Il y a même un risque de devenir un pays producteur, puisque selon le bilan de la police nationale, figurent des grains de cannabis saisis dans la région de l’Est. « Il s’agit d’un nouveau phénomène », précise-t-il avant de rappeler que le Maroc reste le premier producteur et fournisseur de l’Algérie.
Conscientes de ce danger permanent qui vient de ce pays voisin, les forces de la Sûreté nationale ont renforcé les équipes antistupéfiants au niveau de toutes les wilayas. Ainsi, des services régionaux ont été mis en place à l’Est et à l’Ouest du pays, comptant des cadres qualifiés et spécialisés dans la lutte contre les stupéfiants. Ces unités ont pu contrecarrer toutes les méthodes innovantes de trafic de drogue en collaboration avec les différents services de la Sûreté nationale, notamment les directions de la Police des frontières aériennes, terrestres et navales.
Et dans le but d’éradiquer ce phénomène de ses racines, la Sûreté nationale a mis en place un plan d’action stratégique visant essentiellement à démanteler les réseaux et les bandes organisées. A ce titre, les services de la Sûreté nationale ont réussi à arrêter entre 2011 et 2014 plus de 413 barons de la drogue. « Il s’agit de réseaux internationaux qui veulent inonder notre pays. Mais on travaille jour et nuit pour lutter contre ce phénomène», a-t-il assuré.
Nassima Benarab