Selon la ministre de l’éducation nationale : « La réorganisation du baccalauréat sera soumise au Conseil des ministres »

Selon la ministre de l’éducation nationale : « La réorganisation du baccalauréat sera soumise au Conseil des ministres »

« La réorganisation du Bac et l’annulation de l’examen de fin du cycle primaire constituent des recommandations et non pas des décisions.

« La réorganisation du Bac et l’annulation de l’examen de fin du cycle primaire constituent des recommandations et non pas des décisions. Les mesures concernant la réduction des journées d’examen du baccalauréat de cinq à trois jours, proposées par la conférence nationale sur l’évaluation de la mise en œuvre de la réforme de l’école, feront l’objet d’un texte à soumettre au Conseil des ministres». Ce sont les explications présentées par Mme Nouria Benghebrit lors de son passage à la Télévision nationale. Elle a souligné que «la réorganisation d’un examen aussi important que le baccalauréat doit être validée par le gouvernement avant sa mise en application sur le terrain, ce qui sous-entend qu’aucun changement n’est possible dans l’immédiat». S’agissant de l’examen de la cinquième année primaire, la ministre a indiqué que celui-ci devra être remplacé par un test national à même de déterminer le niveau et les aptitudes de chaque élève concernant la lecture, l’écriture et le calcul, au terme de cinq années d’étude.

En outre, la ministre dira qu’il n’a jamais été question de l’annulation des deux matières relatives à l’histoire/géographie et l’éducation islamique. «Ce sont des rumeurs», a-t-elle lancé. Pour ce qui est du droit des candidats qui ont échoué au Bac de repasser cet examen, la ministre a précisé que ce sont les mêmes décisions appliquées par le passé, qui seront reconduites «seuls les élèves qui n’ont pas refait l’année dans le secondaire auront le droit de repasser leur Bac».

Des instructions ont été données aux directeurs de l’éducation pour «l’ouverture des classes spéciales pour ces élèves dans les établissements scolaires». «Pour ce qui des autres élèves, ces derniers auront le choix de se diriger ver le secteur de la formation professionnelle et de repasser le Bac en candidat libre», a-t-elle ajouté.

Sur un volet concernant l’enseignement dans les wilayas du Sud, la ministre a posé des conditions pour la révision de l’emploi du temps dans les régions à grande chaleur.

L’une des conditions, selon elle, est le respect du nombre des semaines de scolarité, lequel sera de plus de 36 semaines selon les objectifs tracés par la tutelle. Elle a suggéré de changer les dates des vacances scolaires dans les wilayas du Sud, tout en respectant le nombre des semaines de scolarité. La rentrée scolaire sera la même dans tout le pays, mais les vacances d’hiver et de printemps seront réduites afin que les élèves puissent finir le programme scolaire avant ceux du Nord, et ainsi leur éviter d’avoir cours sous de fortes températures.

Par ailleurs, la ministre a mis en garde les 19.000 nouveaux enseignants, lesquels s’ils ne rejoignent pas leurs postes de travail durant une période ne dépassant pas 15 jours et ce, à partir du 1er septembre prochain, ceux-ci seront directement remplacés. D’ailleurs, des instructions fermes ont été données dans ce sens à l’ensemble des directeurs de l’éducation. La ministre de tutelle a annoncé le lancement de l’opération de la formation des éducateurs et enseignants exerçant dans les écoles privées et ce, selon le programme tracé par le ministère de l’Education nationale. Elle fera savoir que son département procédera à l’unification du programme scolaire dans les écoles privées, les mosquées, les écoles coraniques, ainsi que les classes préparatoires. La même source a indiqué qu’une rencontre ayant regroupé les représentants du ministère de la Solidarité nationale, ceux du ministère de l’Intérieur et ceux de son département, s’est tenue récemment dans ce cadre.

La langue maternelle dans le préscolaire et le cycle primaire

Par ailleurs, Mme Benghebrit vient de confirmer l’utilisation de la langue maternelle dans le préscolaire et le cycle primaire. «L’utilisation durant les deux premières années du cycle primaire de certaines expressions que l’enfant a reçu dans son environnement lui permettra d’acquérir les connaissances et d’éviter la déperdition scolaire précoce». Cette annonce a été faite par la première responsable du secteur lors de son passage lundi soir à la Télévision nationale. Tout en indiquant que «l’enseignement en langue arabe est incontestable et qu’il ne faut pas tromper la société», la ministre de tutelle fera savoir que «le débat autour de l’utilisation de la langue maternelle dans le cycle primaire est positive». Selon elle, «le débat positif sur cette question a permis d’échanger les points de vue sur les recommandations de la conférence nationale sur l’évaluation de la réforme de l’école».

Dans ce contexte elle rappellera que la rentrée scolaire prévue le 6 septembre prochain sera marquée par l’élargissement de l’enseignement de tamazight à 20 wilayas», ajoutant que « tous les moyens pédagogiques ont été mobilisés pour garantir cette démarche qui s’inscrit dans le cadre de la promotion de la langue amazigh». Elle a, par la suite, annoncé la création d’une instance de coordination entre pédagogues et administrateurs, pour éviter toute interférence dans leurs missions respectives.

Pour ce qui est des recommandations de la conférence régionale d’évaluation des examens nationaux des wilayas des hauts plateaux, la ministre a énuméré, entre autre, l’amélioration de la maîtrise des langues et des matières essentielles, telles que les mathématiques et la langue arabe, afin d’augmenter le taux de réussite. Les recommandations sanctionnant la conférence en question concerne également «l’intensification des classes mobiles dans les régions éloignées». Finalement, c’est tout un programme qui est réservé à la prochaine rentrée scolaire.

Salima Ettouahria