Il y a trop de pièces de monnaie et de billets en circulation, constate le Conseil de la monnaie et du crédit auprès de la Banque d’Algérie.
Réuni lundi dernier en session ordinaire, ce Conseil constate, selon le communiqué final, que la croissance de la monnaie fiduciaire (pièces et billets) a été élevée (22,5%) en 2011. De plus en plus récurrente dans les analyses de la Banque centrale et dans le discours de son gouverneur, Mohamed Laksaci, cette croissance est plus élevée, relève le CMC, que celle de la masse monétaire (19,5%) contre 13,8% en 2010. Pour autant, la Banque d’Algérie estime que la stabilité monétaire est «préservée» dans la mesure où l’inflation a été proche de l’objectif cible de 4%. Dans ce contexte, le Conseil de la monnaie constate que les crédits à l’économie ont «significativement » augmenté en 2011, de 20%, par rapport à l’année 2010 (15,6%, «en situation de conditions financières rendues plus favorables par les mesures de soutien prises par les pouvoirs publics». Or, cette croissance des crédits à l’économie, «conjuguée à l’expansion des dépenses budgétaires, cette dernière alimentant la formation de l’épargne financière des entreprises et des ménages», a contribué à la forte progression de la masse monétaire, relève le communiqué. Pour l’année 2012, le Conseil estime que l’agrégat monétaire M2 (monnaie fiduciaire, dépôts à terme et à vue) devrait progresser de 12%, en escomptant une dynamique de distribution des crédits bancaires, notamment vers les PME.
La création de la centrale des risques boostée
Dans ce contexte, le projet de centrale des risques pour les ménages et les entreprises, annoncée depuis des années, semble maintenant en bonne voie de concrétisation. Ainsi, le Conseil de la monnaie et du crédit a approuvé un projet de règlement portant organisation et fonctionnement de cette centrale. Selon le communiqué de l’autorité monétaire et financière, ce projet de règlement vise à «introduire des mesures d’ordre stratégique conduisant à l’amélioration de la performance de la Centrale et de la qualité de l’information partagée par les participants ainsi qu’à consacrer la protection des bénéficiaires des crédits». D’autre part, la Banque d’Algérie constate que l’année 2011 a été marquée par une «stabilité financière externe renforcée, elle-même portée à la fois par l’amélioration de la position financière externe et par un taux de change effectif réel du dinar à l’équilibre». Et cela même si l’amélioration de la position externe est due, au demeurant, à la bonne tenue des prix du brut et que la politique monétaire de la Banque d’Algérie suscite encore la controverse malgré son orthodoxie.
C. B.
LA BA L’AGRÉE
Le capital de la Trust Bank porté à 13 milliards de dinars
Le capital de la Trust Bank Algeria est porté de 10 milliards de dinars à 13 milliards de dinars. Lors de sa récente session, le Conseil de la monnaie et du crédit auprès de la Banque d’Algérie a agréé cette augmentation de capital. Toutefois, le communiqué de l’autorité monétaire précise que cette augmentation a été approuvée «sans modification de l’actionnariat ». Créée en 2002, la Trust Bank Algeria est une banque étrangère de droit algérien, dont l’essentiel des capitaux est détenu par Trust Algeria Investment, Jordan expatriates investments Holding Company et Trust Algeria Assurances et Réassurance. Le 12 janvier dernier, la commission bancaire de la Banque d’Algérie avait placé cette banque privée sous administration provisoire, dans le cadre d’une mesure conservatoire et conformément aux dispositions de la loi sur la monnaie et le crédit.
C. B.