Les dernières mesures prises par le gouvernement afin de juguler les importations ont fini par payer. Ainsi, et selon les chiffres avancés, hier, par le ministre des Finances, M. Karim Djoudi, les importations de l’Algérie ont enregistré une baisse de 3 % et ont atteint 34,9 milliards de dollars à fin novembre dernier, contre 36,1 milliards à la même période de 2008.
Le premier argentier du pays, qui répondait aux questions des membres du Conseil de la nation concernant le texte de la loi de finances de l’année 2010, a indiqué que « les mesures de régulation prises lors des lois de finances complémentaires précédentes ont permis de maîtriser les flux d’importations qui se sont établis à 34,9 milliards de dollars à fin novembre 2009, contre 36,1 milliards à la même période de l’année précédente, soit une réduction de 3% ».
Il faut dire qu’avec l’augmentation rapide des importations et la baisse des exportations, les pouvoirs publics ont ressenti l’urgence de freiner le cours des importations vu le risque de se retrouver avec une balance des paiements en déficit et de devoir puiser dans les réserves de change.
Il faut dire que les importations de l’Algérie ont atteint 39,15 milliards de dollars en 2008 soit une hausse de 41,71% par rapport à l’année 2007. cela était tout à fait soutenable en 2008 car les recettes avaient atteint 78,23 milliards de dollars. Néanmoins, pour l’année 2009, la situation est tout autre car on a enregistré une baisse de près de 50 % des recettes essentiellement tirées de l’exportation des hydrocarbures.
Estimées à 35,97 milliards de dollars (Mds) durant les dix premiers mois de l’année 2009, elles étaient à 68,03 Mds de dollars durant la même période de l’année écoulée, soit une baisse de 47,13%. Les importations ont atteint, quant à elles, un volume global de 32,60 Mds de dollars, contre 32,52 Mds de dollars l’année écoulée, soit une augmentation de 0,25%.
Cette importante baisse des exportations s’est répercutée sur l’excédent de la balance commerciale, qui est passé de 35,5 Mds de dollars durant les dix premiers mois de 2008 à seulement 3,3 Mds de dollars durant la même période de l’année en cours.
Concernant la structure des exportations, les hydrocarbures continuent de représenter l’essentiel des ventes algériennes avec un taux de 97,46% du volume global, soit 35,06 Mds de dollars, en recul de 47,11% par rapport à la même période de l’année 2008.
Quant aux exportations hors hydrocarbures, elles demeurent toujours faibles avec un montant de 915 millions de dollars, soit près de 2,54% des exportations globales. Aussi, grâce aux dispositions de la loi des finances complémentaire pour 2009 et au renforcement du dispositif de contrôle douanier, les pouvoirs publics ont réussi à assainir la sphère du commerce extérieur et à freiner les importations.
La mesure la plus décriée de la LFC 2009 fut l’interdiction du crédit à la consommation. Cela a eu pour effet direct la réduction des importations de véhicules. Ainsi, les importations de véhicules ont chuté de 18,09% au cours des dix premiers mois de l’année en cours.
A en croire le Centre national de l’informatique et des statistiques (Cnis) relevant des douanes, l’Algérie a, en effet, importé 228 520 véhicules en 2009, contre 278 996 unités durant la même période de l’année écoulée.
La valeur globale des véhicules importés, par contre, n’a pas baissé, passant ainsi de 205,7 milliards de dinars à 222,1 milliards de dinars. Aussi, l’instauration du Credoc comme mode de paiement et de la carte NIF ont eu pour effet une réduction à hauteur de 11 % du nombre d’importateurs.
Notons que M. Karim Djoudi a annoncé que les services de l’IGF ont procédé à 128 opérations de contrôle dans le cadre de la lutte contre la corruption, en 2009, et ont élaboré 154 rapports durant la même période.
Isma B.