Selon des sources militaires libyennes , Daesh achemine des convois vers syrte : Les incertitudes de la paix

Selon des sources militaires libyennes , Daesh achemine des convois vers syrte : Les incertitudes de la paix

Les mêmes sources croient savoir que le but de ce retour inattendu serait de lancer de nouvelles offensives pour tenter de reprendre l’ancien bastion à partir duquel Daesh escomptait essaimer dans toute la sous-région, y compris en Tunisie et en Algérie.

Conséquence de la série d’ingérences irresponsables en Irak puis en Libye, au plus fort de la saison dite Printemps arabe, la crise actuelle en Libye perdure au point d’exaspérer les pays voisins qui sont les cibles premières d’un éventuel chaos. L’Irak détruit sous un prétexte monté de toutes pièces, la Libye atomisée par un Sarkozy soucieux d’effacer toutes traces de ses compromissions tandis que le rabbin occulte BHL dispersait sur les ruines ses flots de malédiction viscérale, la Syrie méthodiquement saccagée mais encore debout et toujours fière au point de faire enrager les croisés de la coalition mus par d’autres motifs que la religion ou la démocratie, fut-elle occidentale, que reste-t-il désormais sur toutes ces terres qu’un plan diabolique baptisé GMO a ciblé pas à pas? Surmonter les conséquences d’une stratégie aussi abominable, redresser l’économie dans des pays en ruine et panser toutes les plaies pour envisager l’avenir, proche ou lointain, telles sont les aspirations des capitales concernées. Encore faut-il que les artisans de l’apocalypse leur en laisse le temps. Ils n’ont pas abouti à leur objectif fondamental mais ils ne désespèrent pas d’y consacrer, encore et encore, de nouveaux efforts. Dans cette optique, l’annonce samedi dernier d’un mouvement inhabituel des éléments de Daesh dans la région de Syrte résonne comme un glas dans le paysage plombé par les récentes révélations sur la traite des migrants aux alentours de la capitale, Tripoli. Des sources militaires ont en effet révélé que les terroristes du groupe autoproclamé Etat islamique sont en train de se regrouper dans le sud de la ville de Syrte, d’où ils ont été chassés, voici plus d’un an maintenant, par une coalition de milices dominées par celles de Misrata et toutes proches du GNA de Fayez al Serraj. Les mêmes sources croient savoir que le but de ce retour inattendu serait de lancer de nouvelles offensives pour tenter de reprendre l’ancien bastion à partir duquel Daesh escomptait essaimer dans toute la sous-région, y compris en Tunisie et en Algérie. «L’information initiale indique que des douzaines de véhicules armés appartenant au groupe se déplacent continuellement dans le sud de Syrte», a déclaré un membre de l’état-major des forces de sécurité libyennes dans la région de Syrte, qui a assorti son propos d’un avertissement sur les graves conséquences d’une attaque éventuelle de l’EI. Pour déloger les terroristes de la ville de Syrte, il aura fallu plusieurs mois de durs combats entre mai et décembre 2015, les forces alliées au GNA ayant bénéficié du soutien de l’ONU pour parvenir à refouler les combattants de Daesh vers les vallées du Sud et les régions montagneuses proches de la Tunisie. A propos de l’ONU, l’envoyé spécial pour la Libye, Ghassan Salamé, a encore exhorté les Libyens pas plus tard que samedi, à Rome, à s’organiser sans plus tarder pour permettre la convocation de prochaines élections. Son argument, la période actuelle d’accalmie toute relative et le bémol que les pays voisins auraient mis dans leur tentative d’ingérence permettent d’espérer une initiative toutes affaires cessantes. «Je pense qu’il y a beaucoup d’ingérence en Libye, armes, argent, tout ce que vous voulez», a argumenté l’émissaire franco-libanais de l’ONU devant les participants de la conférence Rome MED, sur la Méditerranée, ouverte jeudi dans la capitale italienne avant d’observer que cette ingérence a diminué et les Libyens devraient «saisir cette opportunité» pour organiser des élections, se rassembler et construire des institutions permanentes». Le discours de Salamé est clair: face aux autorités rivales de Tripoli et de Tobrouk, et des nombreuses milices qui se disputent le pouvoir, la plupart des pays impliqués en Libye ont souvent joué cavalier seul et multiplié des initiatives mettant à mal la crédibilité onusienne. A croire que le nouvel homme fort de la Minusma est certain de l’efficience de son plan d’action présenté au Conseil de sécurité de l’ONU en septembre dernier et qu’il n’y a pas l’ombre d’un doute quant au travail actuel de la mission onusienne pour préparer les futures élections «en termes de sécurité, d’inscription sur les listes électorales ou encore de loi électorale.» Mais le temps est encore incertain rien que pour la convocation de la conférence nationale réunissant l’ensemble des parties au conflit pourtant fixée pour le mois de février 2018. D’ores et déjà, le bouillant maréchal Khalifa Haftar a mis son grain de sel dans la mécanique en estimant dans un journal libyen qu’il sera «difficile d’organiser ces élections au cours de l’été prochain». Serait-ce en guise de cadeau de bienvenue à Ghassan Salamé qui avait préalablement soutenu qu’íl serait d’accord avec son agenda et du coup indiqué qu’il allait le rencontrer dans les prochaines semaines?

Chaabane BENSACI