Selon des chiffres officiels pour 2017 : Près d’un million d’Algériens concernés par des troubles mentaux

Selon des chiffres officiels pour 2017 : Près d’un million d’Algériens concernés par des troubles mentaux

Le nombre de consultations enregistré l’année dernière pour motif de troubles mentaux a dépassé les 900 000. C’est ce qu’a déclaré le sous-directeur de la promotion de la santé mentale au ministère de la Santé. il appelle, entre autres, à la formation des médecins généralistes et à la déstigmatisation des troubles mentaux.

Salima Akkouche – Alger (Le Soir) – La situation n’est pas alarmante, selon M. Mohamed Chakari. Pourtant, selon l’Organisation mondiale de l’OMS, les troubles mentaux ou neurologiques affecteront une personne sur quatre dans le monde à un moment de leur vie. Même si le ministère de la Santé ne se veut pas alarmiste, l’Algérie a décidé de prendre le problème au sérieux en initiant un plan national de promotion de la santé mentale pour la période 2017-2020. Le dispositif multisectoriel est en phase de mise en œuvre. Selon M. Chakari, qui s’est exprimé en marge de la célébration de la Journée mondiale de la santé mentale, le 10 octobre, beaucoup de mesures ont été déjà réalisées, malgré le retard qu’a pris le démarrage de ce plan. La mise en place d’un cadre réglementaire, souligne-t-il, va accélérer le travail, mais le résultat se verra à long terme. L’Algérie dispose ainsi, dit-il, de 20 structures hospitalières spécialisées et de 42 centres spécialisés dans le traitement des addictions. L’objectif, dit-il, c’est de développer des centres de proximité pour faciliter aux patients la prise en charge. Mokhtar Hasbellaoui qui a présidé l’ouverture de cette journée a indiqué que la santé mentale constitue une préoccupation majeure de santé publique. L’Algérie a, d’ailleurs, dit-il, adhéré au plan d’action global pour la santé mentale 2013-2020 de l’OMS. «Le renforcement des capacités et la formation des ressources humaines qualifiées, la disponibilité de médicaments psychotropes, la mise en place d’un cadre juridique et réglementaire visant à promouvoir les droits des patients et la réglementation des soins de santé mentale, ainsi que la promulgation de la loi sanitaire et le début de la mise en œuvre du plan national de la promotion de la santé mentale constituent des instruments déterminants pour l’amélioration de la santé mentale dans notre pays», a indiqué le ministre de la Santé. Des défis restent, cependant, à soulever, selon lui. Il citera la stigmatisation dont souffrent les personnes atteintes de troubles mentaux, la difficulté d’accès aux soins de santé mentale puisque de nombreuses wilayas restent dépourvues d’une couverture en soins psychiatriques spécialisés. L’organisation et la planification des soins de santé mentale, poursuit-il, ont été concentrées pendant plusieurs années sur les hôpitaux psychiatriques, ce qui a limité les efforts de mise en œuvre de services de santé mentale de proximité. Le nombre de lits, notamment dans les grandes villes, ne répond pas à la demande. Le pays dispose actuellement de 5 299 lits soit 13,1 lits pour 100 000 habitants. Les deux journées organisées, depuis hier, par le ministère de la Santé sur la santé mentale vont aboutir à des recommandations pour pallier ces insuffisances.

S. A.