Sellal veut donner la chance à la nouvelle génération de professeurs

Sellal veut donner la chance à la nouvelle génération de professeurs

Les directeurs d’hôpitaux et des CHU ont été instruits pour recenser les professeurs et chefs de service qui ont atteint l’âge de 70 ans et qui ont beaucoup donné au secteur de la santé depuis de longues décennies.

Le ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière a récemment envoyé une correspondance aux hôpitaux et aux centres hospitalo-universitaires afin de recenser les professeurs et chefs de service ayant atteint ou dépassé l’âge de la retraite afin de rajeunir la ressource humaine dans les établissements hospitaliers du pays. Selon des informations en notre possession, cette directive s’inscrit dans le cadre de la réforme hospitalière et émane directement du Premier ministère qui voudrait, à travers cette instruction, apporter du sang neuf dans les services spécialisés.

Ainsi, le ministère de tutelle compte sur les propositions des directeurs d’hôpitaux et des CHU afin de recenser les professeurs et chefs de service qui ont atteint l’âge de 70 ans afin de leur signifier leur redéploiement dans le secteur. Le propos n’étant pas de mettre ces éminents médecins hors circuit, mais de donner la chance aux nouveaux promus dans la santé publique afin d’émerger, d’une part, et de mettre en valeur leurs compétences et recherches au service des malades.

Alors, une question : la relève est-elle prête pour gérer ces mêmes services qui souffrent encore de manque de moyens adaptés, d’absentéisme, d’absence d’initiative, de discipline et de disponibilité ? Cette même relève jouit-elle d’un charisme pour prendre en main des établissements hospitaliers souvent fustigés pour leur mauvaise gestion ? Aussi, a-t-on inculqué cet esprit de chef de service et de responsabilité aux jeunes promus qui, souvent, profitent du secteur étatique pour engranger de l’argent chez le privé ?

LG Algérie

Il est vrai qu’à 70 ans, un médecin peut encore donner de son nectar dans la recherche, l’enseignement ou le conseil, mais pas dans la gestion des urgences, de la prise en charge de grands malades, souvent orientés vers les cliniques privées, ou encore la mise à jour des connaissances et des découvertes. Mais la relève se doit également de faire preuve de motivation, de volonté et de détermination à assumer de lourdes responsabilités dans ces institutions hospitalières où les malades se plaignent au quotidien et ne trouvent pas la qualité de services tant recherchée.

Une chose est sûre, la directive du ministère de tutelle se veut une décision politique qui intervient au moment où l’Algérie enregistre davantage de professeurs agrégés dans toutes les spécialités et qui met fin aux carences constatées, durant des années, dans l’élite médicale. Reste à savoir si le ministère de tutelle ira jusqu’au bout. Autrement dit, il s’agira de permettre aux anciens professeurs de rester dans le circuit en tant que références et donner la chance aux jeunes générations de prouver leurs compétences non seulement dans la médecine proprement dite mais dans la gestion des ressources humaines.

F B