Le gouvernement présentera un budget en 2016 qui table sur une croissance de 4,6% et dont les dépenses globales seront en baisse de près de 9% mais sans entraver les programmes de logement ou les recrutements. Une annonce faite ce matin par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, à l’occasion de la réunion Gouvernement-Walis tenue à la résidence Al Mihtaq à Alger.
« En 2016, le gouvernement présentera un budget qui table sur une croissance de 4,6% (en hausse d’un point par rapport à 2015) et dont les dépenses globales seront en baisse de près de 9%, sans pour autant entraver la réalisation du programme de logement (approbation des marchés de 22.000 unités rien que mercredi passé) ou les recrutements dans les secteurs de formation et de santé qui enregistreront l’ouverture de près de 10.000 nouveaux postes budgétaires », a-t-il annoncé.
Sellal ajoutera « il faut mieux compter nos sous mais sans faire caler le moteur économique qui soutient l’emploi et le pouvoir d’achat ».
Des mesures d’ajustement pour rationaliser la dépense publique
Sellal indiquera, dans ce sillage que des mesures de réajustement ont été décidées par le gouvernement pour rationaliser la dépense publique et mieux maîtriser le commerce extérieur et les flux de capitaux.
Cependant, a-t-il ajouté, le Chef de l’Etat a été clair dans ses directives au gouvernement « afin de préserver le pouvoir d’achat des Algériens et de poursuivre l’effort en matière d’action sociale et des programmes dans les domaines de l’emploi, du logement, de la santé et de l’éducation ».
Pour réduire le flux des importations, a-t-il poursuivi, »une définition plus précise a été fixée pour les filières préférentielles à haute valeur ajoutée et en capacité à contribuer à la modernisation du pays et au transfert de technologies », en précisant qu’une action est également menée sur la structure et les modes d’attribution des contingents d’importation.
Les dispositions de la loi de finances complémentaire pour 2015 et celles de la loi de finances pour 2016, actuellement en cours d’élaboration, précise-t-il, « vont dans cette direction à savoir l’optimisation des recettes du budget de l’Etat, le soutien aux entreprises, la facilitation de l’investissement ainsi que l’encouragement du secteur national productif, et rester dans une perspective de croissance ».
Pour Sellal, la baisse des cours pétroliers aura pour conséquences la contraction des ressources du Fonds de régulation des recettes (FRR) et l’accroissement de la dette publique interne.
« La situation est plus tendue pour les finances publiques que pour la balance des paiements. Cela plaide pour des actions en matière de rationalisation des dépenses publiques et le développement du marché des capitaux », a-t-il enchaîné.
Se voulant rassurant il dira toutefois, « nos marges de manœuvre budgétaires et financières nous permettent d’aborder avec sérénité la situation, mais elles ne doivent pas être avancées pour justifier le statu quo. Il ne faut ni s’alarmer, ni s’endormir, mais bouger dans la bonne direction avec ambition et courage ».
« Le principal allié la population »
Aussi, toutes les décisions prises par le gouvernement pour relancer l’économie sur fond de baisse des cours pétroliers toucheront « des vieux réflexes et des intérêts », ne manque pas d’ajouter le premier ministre.
« Toutes ces décisions pour relancer notre économie et absorber le choc pétrolier toucheront des habitudes, des vieux réflexes et des intérêts. Elles recevront, donc, des résistances plus au moins fortes. Mais notre principal allié dans ce combat futur sera la population si nous lui disons la vérité, lui expliquons notre démarche et si nous arrivons à gagner sa confiance », a-t-il soutenu lors de son discours prononcé à l’ouverture de la réunion Gouvernement-Walis.
« Les Algériens doivent savoir, par exemple, que ce sont les mêmes personnes qui, dix ans auparavant, hurlaient qu’il ne fallait pas rembourser la dette par anticipation, qui crient aujourd’hui à la catastrophe et sèment un discours de défaite et de capitulation », a ajouté le Premier ministre.
« Je suis de ceux qui croient en leur pays, en ses capacités énormes et en le génie de ses enfants. Malgré le contexte économique défavorable, nous pouvons bâtir une économie émergente et diversifiée », a-t-il assuré.
Sellal dira enfin que « le scepticisme est le mal incurable des nations dont nous devons impérativement prémunir l’Algérie ».