Abdelmalek Sellal a entamé une visite marathon, hier samedi, à Béjaïa, la première qu’un haut responsable de ce rang effectue dans cette wilaya mais aussi dans la région de Kabylie sous Bouteflika ! Il a eu à constater de visu le retard accusé par cette région depuis quelques années par rapport au reste du pays.
La Kabylie, c’est connu, a eu à vivre de dramatiques événements au printemps 2001 dont les répercussions se font encore ressentir. Mais ce qui l’est moins, c’est cet éternel autre problème qui plombe quasiment tous les projets de développement depuis toujours : le problème du foncier et son pendant, celui lié aux indemnisations. Manifestement très au fait de cet obstacle de taille, Sellal insistait particulièrement sur la chose à chacune de ses haltes à travers la wilaya. Il ira crescendo. éclatera carrément lorsqu’il visitera le site d’une centrale électrique à Amizour : «Il faut trouver des solutions rapides à ce problème », enjoindra-t-il au wali. « faut indemniser les propriétaires aux prix du marché et non pas ceux du domaine. Mais si le problème persiste, il faut passer à autre chose.» Le mot est lâché : pour pouvoir débloquer tous les projets restés otages de cet éternel conflit entre les propriétaires des terrains en question et les autorités, le gouvernement se montre déterminé à passer en force. A savoir l’expropriation. Sellal citera même un décret dans ce sens. «Il faut l’appliquer si nécessaire.» Le plus important de ces projets reste incontestablement la pénétrante Béjaïa-autoroute dont toute la population de la wilaya et même de celles alentour espèrent enfin voir le jour.
«Secouez-vous un peu !»
C’est avec la même fermeté que le Premier ministre interpellera les responsables du projet de construction de 392 logements RPH et 350 autres LPL à Oued Ghir. «Mais je vois ce qui n’est pas lancé aussi !» coupera-t-il son interlocuteur qui commençait à lui faire un exposé sur le projet d’ensemble consistant en 4 270 logements. «J’exige que vous accélériez la cadence. Vous accusez beaucoup de retard. Allez, secouez-vous un peu !» Il faut dire que ce rythme tortueux est devenu presque un sport national en la matière. C’est d’ailleurs aussi le cas d’un chantier d’un modeste hôpital de 60 lits dans la commune de Souk-El-Tenine. «Non ! C’est trop. Vous devez finir ce projet avant la fin 2014.» Au même interlocuteur, le Premier ministre répliquera également qu’il n’accepte pas un autre de ces arguments, selon lequel une extension d’un autre site n’était pas possible faute de terrains. «Mais où vivons-nous ? Mais prenez l’espace qu’il faut et faites l’extension ! Nous ne pouvons plus attendre. Les gens se plaignent de ces problèmes d’infrastructures de santé et ils ont raison.»
K. A.