Le Premier ministre a indiqué qu’il n’y a que les conclusions de l’enquête qui pourraient déterminer les causes du crash, d’autant plus qu’une boîte noire de l’avion, contenant un enregistrement de 30 minutes, a été récupérée.
Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, est revenu, hier à partir de Constantine, sur le crash de l’avion de la compagnie espagnole Swiftair affrété par Air Algérie, en privilégiant la piste des conditions météorologiques qui seraient la cause de l’écrasement. L’avion qui assurait la liaison Ouagadougou-Alger s’est écrasé jeudi et les débris ont été retrouvés vendredi sur le territoire du Mali.
Pour le Premier ministre qui a effectué une visite de travail et d’inspection dans la wilaya de Constantine, le climat serait la raison la plus probable du crash, mais sans écarter la piste d’un éventuel attentat terroriste.
«Le climat était très difficile. Le front interne tropical est très difficile. Parfois, il est même impossible que l’avion descende ou monte. La météo est donc la première probabilité», a-t-il indiqué, lors d’un point de presse tenu à l’occasion de la visite. L’orateur estime qu’il était très difficile d’abattre l’avion par un missile. D’abord, explique-t-il, «les groupes terroristes n’existent pas en force dans la région où l’avion s’est écrasé». Ensuite, ajoute-t-il, quand bien même ils existent, ces groupes terroristes n’ont pas les moyens d’atteindre un appareil qui vole à 9000 mètres d’altitude.
Pour les autres éventualités, le Premier ministre qui précise qu’il n’y avait aucun problème technique, a indiqué qu’il n’y a que les conclusions de l’enquête qui pourraient les confirmer, d’autant plus qu’une boîte noire de l’avion, contenant un enregistrement de 30 minutes, a été récupérée. Selon lui, c’est au Mali que revient le droit de mener les enquêtes, étant le pays sur lequel l’avion s’est écrasé. Mais il ajoute que l’Algérie participe à cette enquête à côté d’autres pays comme la France.
M.Sellal a souligné que l’incident a été suivi dans ses moindres détails par les autorités algériennes. Il a fait savoir qu’un avion de l’armée algérienne, de type Hercule 630, basé à Bordj Badji Mokhtar, a participé aux opérations de recherches de l’appareil. Il a ajouté que le ministre des Transports, Amar Ghoul, a été dépêché à la ville malienne de Gao, en vue de se rendre sur le lieu du crash qui «est difficile à atteindre».
M.Sellal a annoncé également que le procureur général près la cour d’Alger procédera à l’ouverture d’une information judiciaire sur le crash. Précisant que l’avion n’appartenant pas à la compagnie Air Algérie, comme cela a été dit par certains, mais à la société espagnole Swiftair, l’orateur a indiqué que Air Algérie affrète chaque année, notamment durant la saison estivale et la saison de la Omra et du Hadj, des avions pour pouvoir assumer ses missions.
Cette année, elle a affrété 5 avions, a-t-il précisé, ajoutant que la compagnie s’attend à 2,6 millions de voyageurs. Sur un autre plan, le Premier ministre a évoqué le soutien de principe de l’Algérie à la Palestine et à Ghaza dans le contexte actuel. Réaffirmant que les marches sont toujours interdites à Alger, il a assuré que les salles sont toujours disponibles pour les parties qui veulent y tenir leurs activités en réponse à une question relative à la marche de soutien à Ghaza qui s’est déroulée avant-hier à Alger.
M.Sellal a rappelé la position algérienne vis-à-vis de la question palestinienne, évoquant les réactions de la diplomatie algérienne qui a interpellé l’ONU et la France sur l’actuelle agression israélienne. A propos du rôle de l’Egypte, il a indiqué que le travail fait dans ce sens doit être «secret».
Concernant les événements de Ghardaïa, il a déclaré que les mesures de sécurité sont renforcées pour rétablir la sécurité et la paix. «On a demandé à la justice de jouer son rôle», a-t-il dit, soulignant que les personnes impliquées dans les violences seront punies. Il a annoncé, par la même occasion, que l’opération de l’installation des caméras de surveillance dans les rues de la ville de Ghardaïa a été entamée.
Pour ce qui concerne la corruption, Abdelmalek Sellal a affirmé que les affaires Khalifa et Sonatrach suivent toujours leur cours au niveau de la justice, appelant au respect de la présomption d’innocence des accusés dans ces affaires. «Il ne faut pas piétiner ce principe et il faut laisser la justice faire son travail», a-t-il plaidé.