Une importante réunion regroupera aujourd’hui les différents partenaires sociaux, a annoncé hier le ministre des Finances, qui précise qu’il ne s’agit pas d’une tripartite mais d’une rencontre qui sera consacrée essentiellement à l’environnement de l’entreprise.
«Ce que je peux vous dire c’est que le Premier ministre a souhaité rencontrer le patronat, l’UGTA et d’autres organisations. Il y aura la présence de plusieurs ministres.
Mon sentiment c’est que la discussion va porter sur l’entreprise et sur ce qui a été fait par l’Etat et les questions qui restent en suspens et sur la nécessité pour l’entreprise de jouer un rôle plus actif dans la prise en charge du développement économique», a déclaré Karim Djoudi en marge de l’adoption hier du projet de loi de finances 2013.
«Ce sera un moment de discussion, de débat avec toutes les parties concernées par l’entreprise pour pouvoir mettre en évidence, d’abord ce qui a été fait jusque-là et comment cela a été apprécié au niveau des entreprises et quelles sont les contraintes qui persistent et qui doivent être prises en charge», a encore précisé Djoudi. Lors de la rencontre sera-t-il seulement question de l’environnement de l’entreprise alors que le pouvoir d’achat du citoyen est de plus en plus érodé ?
«L’important pour le Premier ministre est qu’il y ait un débat sur un sujet important qui est l’entreprise économique qui joue un rôle important, notamment en ce qui concerne la création d’emplois et le développement de l’économie nationale», a répondu le premier argentier du pays, avant d’enchaîner : «Lorsqu’il y a création d’emplois, elle est suivie par une possibilité d’amélioration du pouvoir d’achat.
Le pouvoir d’achat est conforté premièrement par l’augmentation des salaires qui résulte de la création d’emplois et de la baisse de l’inflation.» L’important pour le pays, ajoute encore Djoudi, «est le développement de son économie à travers la création d’entreprises, donc de postes d’emploi aux profit des citoyens».
RÉVISION DU CODE DES MARCHÉS PUBLICS
Sur le code des marchés publics discuté hier en conseil de gouvernement, le ministre des Finances s’est contenté de déclarer que le gouvernement a donné son avis, l’a discuté et a apporté «quelques correctifs».
«Il va donc être présenté au Conseil des ministres et c’est à l’issue de ce dernier que vous aurez les décisions définitives», a-t-il dit à l’adresse des journalistes, avant de soutenir qu’«il y a vraiment cette volonté du gouvernement, du Premier ministre et du chef de l’Etat de faciliter pour l’entreprise dans son activité les passations de marchés, l’accès aux marchés publics et de lui limiter les entraves bureaucratiques». Pour Djoudi, «il faut prendre en considération la nécessité de protéger l’entreprise et la ressource publique».
Le Premier ministre Abdelmalek Sellal avait annoncé récemment que le gouvernement allait réviser le code des marchés publics, notamment son article 2, pour «essayer d’assouplir davantage les transactions des entreprises publiques afin de leur permettre d’avoir le même dynamisme et la même chance de succès que les entreprises privées».
«Lorsqu’une entreprise privée a besoin de gravier, elle n’a pas besoin de consultations (appel d’offres) pour le faire, à l’inverse de l’entreprise publique», avait-il relevé.
Par ailleurs, M. Djoudi, en réponse à une question sur «le motif qui aurait poussé l’autorité monétaire à refuser l’ouverture de banques privées en Algérie», a expliqué que c’était simplement dû au manque d’opérateurs assez expérimentés en la matière.
«L’investissement dans le secteur bancaire n’est pas comme n’importe quel autre investissement car il demande une expertise particulière et une très grande capacité d’organisation», a-t-il souligné.
Au sujet de l’investissement privé dans la création des banques et la grogne de certains opérateurs qui évoquent dans ce contexte une politique de deux poids deux mesures, Djoudi dira que «l’activité bancaire est particulière. Elle diffère de celle des sociétés de production». L’activité bancaire demande, selon lui, beaucoup «d’expérience» et le problème «ne réside pas dans le capital mais dans l’organisation des banques notamment», a-t-il précisé.
S. M.