Abdelmalek Sellal ne badine pas. Le Premier ministre a profité de la rencontre entre le gouvernement et les walis de la République, hier à la Résidence El-Mithak, pour passer certains messages politiques et répondre à l’opposition.
Le premier et le plus important est adressé à l’opposition en général et à Ali Benflis en particulier qui réclame des élections présidentielles anticipées en contestant la légitimité des institutions.
«Celui qui veut devenir président de la République doit attendre et présenter sa candidature par la suite», a-t-il déclaré, en substance, en décrivant la situation économique, sociale et sécuritaire difficile du pays. Comprendre : il n’y aura pas d’élections anticipées et le président, Abdelaziz Bouteflika, ira jusqu’au bout de son mandat, en 2019.
Toujours dans le même ordre d’idées, le Premier ministre a appelé à préserver la stabilité dont jouit le pays dans un environnement troublé par les crises que traversent les pays voisins.
«Surtout qu’il ait des parties qui veulent porter atteinte à cette stabilité », a-t-il appuyé, appelant à la solidarité pour faire face à la situation.
L’orateur explique que si on perd le contrôle de la décision économique, on perd également la souveraineté sur la décision politique.
Pour M. Sellal, la véritable équation pour le pays est de traverser la crise induite par la chute des prix du pétrole sans toucher aux acquis sociaux ni puiser avec exagération dans les réserves de change du pays. «L’Algérie a les moyens de faire face à la situation. Nous avons les capacités d’être un pays émergent. Nous n’avons pas le droit d’être sceptiques», a-t-il lancé. Le Premier ministre qui trouve que la seule solution pour l’Algérie est de relancer son économie a appelé les walis à déployer plus d’efforts, en lutant contre la bureaucratie et en facilitant l’investissement pour les potentiels investisseurs.
Pour lui, les secteurs de l’agriculture et du tourisme sont des secteurs stratégiques pour soutenir le développement local et sortir de la dépendance aux hydrocarbures. Dans ce sens, il a rappelé que des mesures de réajustement ont été décidées par le gouvernement pour rationaliser la dépense publique et mieux maîtriser le commerce extérieur et les flux de capitaux. Il a souligné, en outre, que le gouvernement doit attirer l’argent qui circule dans le marché informel dans le marché formel pour soutenir le développement de l’économie nationale.
Concernant la rentrée sociale qui pointe à l’horizon, le chef de l’éxecutif a appelé les walis et les élus locaux à faire en sorte de réunir toutes les conditions pour sa réussite. Abdelmalek Sellal a annoncé une autre réunion avec les académiciens et le CNES pour le 15 septembre prochain pour «analyser la situation économique et approfondir les décisions déjà prises» .
Fateh H.