Sellal rassure les algériens, « Je dirai la vérité, rien que la vérité »

Sellal rassure les algériens,  « Je dirai la vérité, rien que la vérité »
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Sellal a tenu à certifier que les subventions ne seront pas annulées

Le Premier ministre a expliqué que l’annulation des projets jugés non prioritaires ne signifiait pas que le pays est en crise, mais plutôt une précaution.



Pas de panique! L’Algérie est loin de basculer dans l’austérité. Le Premier ministre Abdelmalek Sellal a rassuré ouvertement les 40 millions d’Algériens sur la situation économique du pays. Invité lors d’une émission de l’Entv, diffusée dans la soirée de jeudi dernier, le patron de l’Exécutif a balayé toutes les inquiétudes et les analyses pessimistes faisant croire que le pays est au bord de la crise. Malgré la chute des prix du pétrole, l’invité de l’Unique a écarté tout danger et une volonté de restreindre les subventions. Sachant que toute la population retient son souffle, le Premier ministre a été droit au but dans son intervention. «Notre politique n’est pas orientée vers l’austérité car cette politique mène à la pauvreté», a-t-il clamé en affirmant qu’il n’a rien à cacher. «L’austérité, Dieu merci nous sommes loin de ce niveau», a-t-il réitéré. Se voulant convaincant, M.Sellal a tenu à certifier que les subventions ne seront pas annulées. «Il n’y a pas de retour en arrière en matière de politique de subventions adoptée sur le plan social», dira-t-il sans ambages en précisant que «l’Algérie est le seul pays à financer tant de produits de large consommation sur le plan social».

La sortie médiatique du patron de l’Exécutif est loin d’être un pur hasard. Devant les chiffres de la Banque d’Algérie et les dernières déclarations du secrétaire général du RND et directeur de cabinet de la Présidence et au lendemain de l’adoption de la LFC 2015, M.Sellal a eu la lourde tâche de s’exprimer pour apaiser l’opinion publique.

LG Algérie

Un test qui n’était pas du tout facile pour lui. Justifiant les dernières orientations du gouvernement, le Premier ministre a affirmé que la politique adoptée par le gouvernement avait pour objectif la rationalisation des dépenses publiques et qu’il (gouvernement) n’envisageait pas une politique d’austérité eu égard à la dynamique économique que connaît l’Algérie. Il a expliqué que l’annulation des projets jugés non prioritaires ne signifiait pas que le pays est en crise, mais plutôt une précaution.

L’hôte de l’Entv s’est félicité de la réussite de son Exécutif à maîtriser les dépenses.

«Grâce à sa politique prospective, le gouvernement a maîtrisé la situation», a-t-il dit. Il a rappelé, dans ce sens, que grâce aux efforts déployés, le gouvernement a pu créer une dynamique économique notamment celle générée par les jeunes et les cadres. Preuve en est, souligne-t-il, le produit national hors hydrocarbures a dépassé au cours du premier semestre 2015, le taux de 7%. «Cela dénote que la politique du gouvernement pour la relance de l’économie nationale hors hydrocarbures a commencé à donner ses fruits», a-t-il reconnu. M.Sellal rappelle que l’Etat a construit durant les dernières années toutes les infrastructures, en vue de relancer le développement économique.

Sur ce sujet justement, le N° 1 du gouvernement a affirmé qu’ «il était grand temps de développer une économie nationale forte et de remplacer la politique de la dépense publique par la performance économique. «Nous avons opté pour la réduction de l’investissement public en encourageant l’investissement privé», a-t-il déclaré, en annonçant qu’il réunira ce lundi tous les directeurs des banques pour améliorer et encourager la politique budgétaire. Evoquant le marché pétrolier, M.Sellal a rappelé que le gouvernement avait prévu le recul des prix sur les marchés internationaux en raison de données économiques et géostratégiques mondiales. Pour cette raison, des mesures anticipatives ont été prises pour relancer l’économie nationale et se libérer de la dépendance aux hydrocarbures.

Le Premier ministre a en outre indiqué que les recettes de l’Algérie en hydrocarbures ont enregistré une baisse de 47,1% au cours du premier semestre 2015, tout en excluant «une grande variation» des prix du pétrole sur les marchés internationaux jusqu’à l’année prochaine avec la possibilité d’atteindre un baril à 65 dollars durant la même période relevant que la moyenne du prix du Sahara blend algérien est de 57,4 dollars/baril.

Même avec ce niveau, le Premier ministre estime que le pays ne sera pas affecté par la crise. «Les réserves de changes nous permettent d’assurer 26 mois d’importations», a-t-il avoué.