Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a plaidé, dimanche à Johannesburg, pour une approche « globale et équilibrée » dans le traitement du phénomène de la migration.
Sellal qui représente le président de la République à la 25ème session ordinaire du sommet de l’Union africaine (UA) a souligné, lors du débat interactif des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union sur le phénomène de la migration, la nécessité de décourager la stigmatisation du Continent comme étant à l’origine de ce phénomène global.
« La migration illégale a des causes politiques, économiques, sociales, humaines et parfois personnelles qui ne peuvent trouver une solution satisfaisante unique dans une démarche purement sécuritaire », a-t-il indiqué.
Le Premier ministre a déploré le fait que la communauté internationale ait délaissé le traitement des « multiples causes profondes » de ce phénomène pour focaliser épisodiquement l’attention sur certaines de ses manifestations et recourir à des mesures d’endiguement.
Il a, à cet égard, rappelé que l’Union africaine s’est dotée, à un stade avancé, d’une « stratégie globale » qui prend en considération l’ensemble des facettes liées au traitement économique, politique et social de la migration.
Cette stratégie dont l’élaboration a été lancée lors de la réunion d’experts, tenue à Alger en avril 2006, a-t-il poursuivi, prend en charge la question de la migration dans un cadre plus large l’intégrant dans les stratégies de développement ainsi que dans les plans d’action mis au point dans le cadre des partenariats stratégiques de l’UA, notamment avec l’Union européenne.
Il a mis l’accent sur l’importance pour les Etats membres de s’engager dans la mise en œuvre de la stratégie de l’Union dans leurs propres politiques de développement, tout en contribuant à promouvoir la position concertée de l’UA sur la migration dans leur interaction avec les partenaires internationaux.
Sellal a réitéré la nécessité d’une coopération « renforcée » dans la lutte contre toutes les manifestations de crimes transfrontaliers organisés, y compris le trafic d’êtres humains.
Il a également souligné l’urgence d’une solution politique à la crise libyenne, précisant, dans ce contexte, que la formation d’un gouvernement de consensus national « aura le mérite de doter la Libye d’instruments susceptibles d’aider ce pays à assumer pleinement ses responsabilités en matière de sécurité régionale comme en ce qui concerne des questions humanitaires pressantes dont celle que constitue le phénomène migratoire transméditerranéen ».
Evoquant les situations engendrées par les flux migratoires irréguliers, Sellal a relevé la gravité des phénomènes de xénophobie et d’islamophobie qui se développent à travers les sociétés européennes, ce qui constitue un terreau pour l’extrémisme et des manifestations de violences terroristes, plaidant dans ce contexte pour le plein respect de la dignité de la personne humaine et de la sacralité de sa foi.