Sellal, Ouyahia et Bedoui, convoqués devant le juge d’instruction: Maudit, le poste de Premier ministre

Sellal, Ouyahia et Bedoui, convoqués devant le juge d’instruction: Maudit, le poste de Premier ministre

Par Ali AMZAL

De l’extrême exposition de force, à la vulgaire interception aux frontières, ni le golden boy de l’ère Bouteflika, ni sa nomenklatura, ni le pouvoir de l’argent et son impact sur la sphère politique, n’ont pu faire long feu.

Par l’effet, du privilège de juridiction, les dossiers des deux anciens Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, cités au même titre que cinq autres ministres dans l’affaire d’attribution de marchés à Ali Haddad, ont été transférés à la Cour suprême, et ce après avoir été notifiés des griefs retenus contre eux.

C’est ce que stipule l’article 573 du Code des procédures pénales, dans le cas d’inculpation des membres du gouvernement où un membre de la Cour suprême, sera désigné, sur un délai d’une semaine, pour poursuivre l’instruction, et convoquer les prévenus pour les entendre.

Cependant, il faut savoir que ces convocations qui concernent les affaires liées aux activités de l’ex-patron du FCE, se distinguent par deux pôles d’accusation.

Le premier tourne autour des marchés et réalisation, que l’ ex-patron de l’Erthb aurait obtenus grâce au sa position privilégiée auprès des plus hauts responsables de l’Etat.

Ce qui lui a permis, de déployer son pouvoir et son appétit sur plusieurs secteurs, d’où la convocation des cinq anciens ministres, de l’Hydraulique, des Travaux publics et des Transports, Amara Benyounès, Amar Tou,Hocine, Necib, Abdelghani Zalène, et des Finances, Karim Djoudi. L’autre pôle d’accusation, qui s’est avéré, plus spectaculaire, mais hautement révélateur, est sans équivoque, sa tentative de filer à l’anglaise du pays, en possession de deux passeports, d’une somme d’argent de 5 000 euros, et 410 000 dinars. C’est précisément dans le cadre de cette affaire de faux et usage de faux, que Noureddine Bedoui, l’actuel premier ministre et le directeur des titres et des documents sécurisés Boualem Hassan, ont été convoqués en tant que témoins ce lundi au tribunal de Bir Mourad Rais. Finalement, ces derniers ne se présenteront pas, le juge a décidé de reporter, le procès de Haddad au 3 juin prochain.

Ceci étant, il est clair, que le paradoxe, est incontestable, entre les deux situations qui sont à l’origine des accusations adressées à Ali Haddad.

De l’extrême exposition de force, à la vulgaire interception aux frontières, ni le golden boy de l’ère Bouteflika ni sa nomenklatura ni le pouvoir de l’argent et son impact sur la sphère politique, n’ont pu faire long feu, devant une justice, qui, désormais, libérée par le mouvement populaire, du 22 février, ne fléchit plus devant les obstacles et les chaînes qui les empêchaient de faire leur travail et d’agir. Loin de croire que l’appareil judiciaire, ait du jour au lendemain, recouvert, toute son intégrité, on apprend néanmoins, que les premières actions aboutissent à des résultats palpables sur le terrain, du fait que l’Office national des terres agricoles (Onta) d’El Bayadh a procédé à l’annulation des contrats négociés pour l’octroi de concession au groupe Haddad portant le numéro 8806 qui date du 31 juillet 2016, pour la réalisation d’un projet d’investissement sur une terre agricole d’une superficie de 50’000 hectares avec pour prévision l’achat de 20 000 vaches laitières, permettant également de promouvoir l’élevage et la production fourragère sur ces terres.

En somme, enivrés par l’impunité générée par le pouvoir de l’oligarchie, et du clientélisme, pour servir les appétits et assouvir les frustrations de certains agendas personnels qui ont été ourdis pour mettre à genoux le pays et récolter, les fruits du chaos, ceux qui se sont autoproclamés les rois de la cité, se heurtent à un mur de résistance.

Car si le Hirak est aussi conscient, mature, et pacifiste, c’est parce qu’il prend son essence dans une matière qu’on ne peut altérer, corrompre, ou dénaturer,…l’amour du pays.