L’Algérie compte aller au-delà de ses frontières pour la mobilisation des ressources hydriques afin de répondre aux besoins des populations du sud et de l’extrême-sud du pays. Pour cela, notre pays compte proposer le lancement d’une étude dans le cadre de l’observatoire sahélo-saharien (OSS) pour l’exploitation des eaux du fleuve du Congo.
«On va proposer, dans le cadre de l’OSS, le lancement d’une étude à long terme visant à ramener l’eau du fleuve Congo pour les remonter jusqu’au Tchad, au Niger et même au sud algérien», a déclaré hier Abdelmalek Sellal, ministre des ressources en eaux, lors de son passage à l’émission «100% politique» de Radio Algérie Internationale (RAI).
«C’est peut être un rêve, mais nous allons de faire», a-t-il dit en précisant que c’est dans le cadre de l’observatoire sahélo-saharien, «un organisme d’excellence» présidé depuis quelques mois par un Algérien, que «l’Algérie va lancer et participer aux études sur le bassin de l’albien du Niger». Il a rappelé que l’Algérie est un membre actif de l’OSS, composé de 25 Etats du grand Sahara, de l’Afrique et autres Etats européens comme la France, l’Italie, la Suisse, le Canada.
Cet organisme a permis à l’Algérie, la Tunisie et la Libye de «trouver une formule mathématique pour la répartition des eaux de la couche de l’albien», et que c’est dans ce même cadre que les pays de l’Afrique centrale «trouveront des solutions pour mieux connaître, gérer et exploiter leurs ressources, participer à la durabilité du développement et à la lutte contre la désertification». M. Sellal a affirmé toutefois que les réserves des eaux souterraines se trouvant dans le sud algérien sont très importantes. Une thèse confortée récemment par une étude anglaise donnant ainsi deux hypothèses :
«la haute portant sur l’existence à 60 000 milliards de m3 faite en 1970 et réétudiée de temps à autre par l’agence nationale des ressources hydrauliques, et l’hypothèse basse à hauteur de 40 000 milliards de m3» a-t-il encore ajouté. Pour optimiser l’alimentation en eau potable dans le grand sud, le ministre préconise l’amélioration de la qualité de l’eau à travers la réalisation de stations de déminéralisation.
«On compte faire face à l’important taux de sel et de sa qualité inférieure par la réalisation de stations de déminéralisation de l’eau à Touggourt, Ouargla, El oued et Tindouf», a-t-il fait savoir. Il a affirmé dans le même contexte le lancement d’une étude pour transférer l’eau de l’albien sur Laghouat, Djelfa, Msila et Tiaret pour développer l’agriculture. A propos du projet de transfert d’eau Aïn Salah-Tamanrasset, le ministre des ressources en eau a affirmé que les travaux de rénovation du réseau AEP vont être lancés le 1er mai prochain.
Ce projet a été confié à l’entreprise nationale Cosider et consiste en la réhabilitation de 385 km de canalisations pour pouvoir distribuer correctement l’eau dans les foyers après les fuites constatées depuis l’inauguration de ce méga projet. M. Sellal est revenu sur le taux record atteint en matière de remplissage des barrages estimé à 81,32%. «C’est éminemment important car historiquement parlant, jamais on n’a atteint ce taux», dira M. Sellal, soulignant que 27 barrages ont débordé et qu’il a été procédé au lâchage des eaux selon les normes et les précautions d’usage.
Nouria Bourihane