De qui et de quoi s’agit-il exactement ? Ce groupuscule, sur lequel le Premier ministre n’a pas donné de détails, n’est-il pas en train de trouver un terreau favorable pour son action de déstabilisation dans la colère récurrente des gens du Sud. Une population qui se sent marginalisée pour ne pas dire exclue alors qu’elle vit dans la région la plus riche d’Algérie.
Une déclaration inquiétante sur laquelle le Premier ministre, qui en a ainsi trop dit ou pas assez, ne s’étale pas outre mesure, se contentant d’affirmer que «de telles tentatives de division étaient vaines». Sellal a, en revanche, longuement insisté dans cette déclaration sur la nécessité d’œuvrer en faveur du développement des régions sahariennes au même rythme que celles du nord du pays. Le Premier ministre avait déjà évoqué, il y a quelques jours, la nécessité de programmes de développement de la région, relayé en cela par plusieurs membres du gouvernement qui s’étaient rendus dans la région. Louable intention, surtout si elle est suivie d’effet. Mais le constat qui s’impose, c’est qu’il aura donc fallu que la situation prenne ce genre de virage dangereux pour que l’Algérie redécouvre qu’elle a un territoire dans le Sud. Et dans ce territoire, stratégique à plus d’un titre, il y a des habitants, des Algériens, avec des besoins, des ambitions et des espoirs. Cette nouvelle donne, malheureuse conséquence de l’attaque terroriste contre le complexe gazier de Tiguentourine, dont la base vie est désormais baptisée Mohamed-Amine-Lahmar», amène désormais les pouvoirs publics à envisager des plans d’investissements aussi gigantesques que l’immensité du Sud algérien.
Dès lors, plusieurs intervenants lors de cette rencontre ont soulevé des préoccupations des populations de la région, notamment en ce qui concerne l’emploi et l’insuffisance des entreprises de réalisation à même de concrétiser les programmes arrêtés au profit de la wilaya. Au titre de ces préoccupations, le Premier ministre rappellera «la décision du gouvernement concernant la création d’entreprises publiques de réalisation dans les différentes wilayas du Sud». Il a appelé à cette occasion à encourager l’emploi dans d’autres secteurs hors hydrocarbures soulignant «l’importance de la réalisation de projets de développement dont a bénéficié la région» et a insisté sur la nécessité d’œuvrer en faveur du développement des régions sahariennes au même rythme que celles du nord du pays.
Le ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi a, pour sa part, annoncé que le groupe Sonatrach ouvrira bientôt un centre de formation pour les jeunes de la région, appelant ces derniers à le rejoindre afin de consolider leurs opportunités à travailler au sein de Sonatrach. Le groupe énergétique, a-t-il ajouté, a besoin de milliers de travailleurs dans différentes spécialités dans le sud du pays.
Autant d’annonces qui ne peuvent que réjouir les populations du Sud et leur permettre d’entrevoir enfin des lendemains meilleurs. Eux qui, toutes ces années, se demandaient s’ils étaient des Algériens à part entière, tant ils se sentaient marginalisés et laissés-pour-compte. Ce qu’il faut espérer, c’est que les promesses se concrétisent et vite car il y va de la sécurité et de l’avenir de notre pays.
Non pas que le patriotisme de ces populations soit à remettre en cause ou à monnayer. Mais il est connu que le sentiment d’exclusion et de marginalisation ne peut que pousser vers la dérive. Et le contexte actuel à nos frontières s’y prête parfaitement.
L’Ordre du mérite national pour Mohamed-Amine Lahmar
La base vie du complexe gazier de Tiguentourine à In Amenas a été baptisée hier du nom de Mohamed-Amine Lahmar, chahid du devoir, assassiné par le groupe terroriste qui a perpétré une attaque contre ce site en janvier dernier. Le nom de ce chahid du devoir a été attribué à la base vie du complexe gazier à l’occasion de la visite du Premier ministre, Abdelmalek Sellal sur ce site. Auparavant, le chahid Lahmar a été décoré, à titre posthume, de la médaille de l’Ordre du mérite national sur décision du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. La médaille a été remise par M. Sellal aux parents de ce jeune qui s’est sacrifié pour sauver des centaines de vies d’Algériens et d’étrangers travaillant sur ce site gazier.
L. S.
