Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, est attendu mercredi prochain dans la wilaya de Ouargla. Une visite très attendue, car elle intervient dans un contexte de grand malaise dans cette région sensible du pays.
La situation dans la ville de Hassi Messaoud et Ouargla, en général, interpelle le gouvernement pour prendre des mesures en urgence, sachant qu’il s’agit d’une région sensible sur le plan économique avec les champs pétrolifères en plus des enjeux sécuritaires. Il est à rappeler que depuis le soulèvement des chômeurs de Ouargla qui a été suivi par des promesses du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, le Sud est toujours en ébullition, car il ne faut pas oublier aussi le cas de Ghardaïa.
Cependant, le seuil de violence qu’a connu la protestation dans cette wilaya avec ce qui s’est passé à Touggourt, fin novembre dernier, laisse le gouvernement dans une situation d’urgence afin d’éviter de nouveaux dérapages. La protestation de Touggourt a fait quatre morts et 53 blessés. Mais, ce qui s’est passé à Hassi Messaoud, en début de décembre reste une première lorsque les protestataires ont bloqué la plus grande base-vie de Sonatrach sans oublier la contestation des chômeurs et des habitants des quartiers défavorisés à Ouargla.
Lors de la précédente campagne électorale, le Premier ministre avait fustigé la bureaucratie et les entreprises pour ne pas avoir appliqué les mesures relatives à l’emploi en faveur des jeunes. En matière de développement local, selon les autorités, le Sud est une priorité pour les pouvoirs publics, mais le malaise règne toujours dans cette région sensible du pays.
Dans ce cadre, on peut citer des projets vitaux pour la daïra frontalière de Bordj Badji-Mokhtar située à plus de 800 km au sud du chef-lieu de sa wilaya de rattachement, Adrar, qui s’est vu accorder, à ce titre, une série d’opérations sur différents programmes de développement concernant, notamment le désenclavement des zones dans l’extrême sud du pays à travers le parachèvement des projets routiers reliant les communes de Reggane et Bordj Badji Mokhtar sur 400 km et Bordj Badji Mokhtar et Timiaouine sur 150 km.
Le parc immobilier de la daïra de Bordj Badji Mokhtar, avec ses deux communes rattachées, s’est octroyé un programme de plus de 3 000 logements, toutes formules confondues, susceptibles de satisfaire la demande locale et d’assurer la fixation de la population dans leur région, en plus d’une tranche de 300 logements destinés aux deux centres de vie créés dernièrement au niveau des PK200 et PK400 dans Tanezrouft.
On peut citer également, la réalisation en cours d’un hôpital de 60 lits à Bordj Badji Mokhtar, dont les travaux sont bien avancés, ainsi que deux services de maternité rurale dans la commune de Timiaouine. Sur le même axe frontalier dans l’extrême sud du pays, les daïras de InGuezzam et Tin- Zaouatine (wilaya de Tamanrasset) ont eu droit également à divers programmes de développement dans le cadre des efforts d’amélioration du cadre de vie du citoyen.
Une enveloppe de 558 millions de DA a été consacrée à l’issue de la visite du Premier ministre à ces deux zones frontalières. Cependant, avec tous ses efforts, la population du Sud vit toujours un grand malaise et parle de marginalisation. Ainsi, le sud algérien notamment sa jeunesse réclame aujourd’hui le droit au travail, au logement, tout simplement ses droits légitimes.
N. B.