«L’Algérie demeure, en toute circonstance, aux côtés de la Tunisie»
L’histoire a toujours lié les deux pays et la conjoncture régionale a fait le reste. L’Algérie et la Tunisie partagent tout. Les douleurs et les joies.
C’est la joie de la naissance d’une Tunisie nouvelle qui a été partagée hier à Tunis. Dans une allocution prononcée lors de la cérémonie organisée à l’occasion de l’adoption de la nouvelle Constitution de la Tunisie, à laquelle il a pris part, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal a souligné que «l’Algérie, consciente de la communauté de destin demeure en toute circonstance aux cotés de la Tunisie». L’Algérie, a-t-il dit, «a suivi avec une totale confiance, les grands pas franchis par le peuple tunisien pour l’édification d’un nouvel Etat et l’amorce d’une nouvelle ère de liberté, de dignité et de stabilité».
Le Premier ministre a qualifié l’adoption de la nouvelle Constitution «d’importante réalisation». Le peuple algérien «n’a pas oublié et n’oubliera jamais le soutien de ses frères tunisiens lors de la guerre de Libération nationale et la position, de la Tunisie, peuple et gouvernement, soutenant l’Algérie contre le terrorisme aveugle».
La coordination sécuritaire pour protéger les frontières communes, le développement des zones frontalières et la coopération économique et commerciale sont les dossiers les plus importants qu’aura à examiner la Grande commission mixte algéro-tunisienne lors de sa 19ème session prévue aujourd’hui, et devant être co-présidée par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et le chef du gouvernement tunisien, Mehdi Jomaâ.
Cette session se veut particulière à plus d’un titre étant la première à se tenir après la mutation démocratique qu’a connue la Tunisie il y a trois ans, outre qu’elle coïncide avec le parachèvement de la dernière étape du processus de transition adopté par ce pays qui se prépare aux élections parlementaires et présidentielle prévues cette année. La rencontre coïncide par ailleurs avec la commémoration du 56ème anniversaire des événements de Sakiet Sidi Youcef, considérés par les deux pays comme un symbole des liens de sang et de la communauté de destin.
A cette occasion, le président Bouteflika, a adressé un message de voeux à son homologue Mohamed Moncef Marzouki. «C’est avec déférence et humilité que nous rendons hommage à nos vaillants martyrs qui ont sacrifié leur vie pour la liberté, la dignité et l’indépendance et que nous nous remémorons la lutte commune menée par nos deux peuples contre le colonialisme (…)», a souligné le chef de l’Etat.
Et d’ajouter: «Ces événements lors desquels s’est entremêlé le sang d’Algériens et de Tunisiens, ont conforté la détermination des deux peuples frères d’aller de l’avant sur la voie balisée par les martyrs.» Dans un message adressé au président Bouteflika, le chef de l’Etat tunisien a, de son côté, réitéré «la détermination à consolider les liens de fraternité et de coopération qui l’unissent à l’Algérie soeur au mieux des attentes de nos deux peuples en termes de complémentarité et d’intégration ainsi que sur la voie de l’édification maghrébine».
Les experts réunis depuis mercredi dernier, se sont attelés par ailleurs à finaliser l’accord commercial préférentiel dont la date d’entrée en vigueur sera annoncée lors de cette session.
L’accord signé en 2008 intervient en remplacement de la convention commerciale actuelle dans le cadre de la grande Zone arabe de libre-échange.
Un autre dossier lié aux affaires consulaires sera également traité. Il est confié à une commission ad-hoc chargée des questions relatives à l’immobilier, la propriété, le séjour et la circulation des biens et des personnes.
La Tunisie a célébré hier, en grande pompe, sa nouvelle Constitution à l’issue de plus de deux ans de débats houleux et de crises politiques, en présence de plusieurs chefs d’Etat étrangers dont le Français François Hollande.
La cérémonie prévue dans la matinée à l’Assemblée nationale constituante est purement symbolique, la Loi fondamentale ayant été adoptée le 26 janvier et signée par les dirigeants tunisiens le lendemain, trois ans après la révolution qui a renversé le président Ben Ali.
La Tunisie, berceau du Printemps arabe, émerge tout juste d’une année politique turbulente, marquée par six mois de paralysie institutionnelle.