Le transfert MAO mis en service avant la fin juin 2009. Le ministre écarte une hausse des tarifs de l’eau pour les ménages. Se voulant rassurant, le ministre des Ressources en eau, affirme que l’Algérie sera à l’abri dans les prochaines années de toute mauvaise surprise en matière d’alimentation en eau potable et, à se fier à ses assurances, l’eau devra à priori couler à flots dans nos robinets.
Abdelmalek Sellal qui s’exprimait à partir de Bouira où il était hier pour une visite de travail et d’inspection considère en effet que grâce à la « générosité » du ciel et à une pluviométrie « record » enregistrée cette saison, notre pays s’est grandement prémuni de ce qu’on appelle le « stress » hydrique et entrevoit, selon lui, l’avenir sous de bons auspices. « Dieu merci, nos réserves ont été considérablement renforcées et nous sommes à l’aise pour de nombreuses années encore », notera-t-il, qualifiant au passage cette saison « d’exceptionnelle ». Il révèle à ce propos que le taux du remplissage des 62 barrages du pays a atteint 74%, chose qui n’a pas été observée depuis 20 ans.
Ceci d’autant que les capacités actuelles seront bientôt renforcées par la réception d’autres projets aussi immenses comme celui du fameux transfert MAO (Mostaganem – Arzew – Oran) lequel sera mis en services dés la mi-juin après plusieurs années de travaux. C’est en tous les cas ce qu’avance le ministre des ressources en eau qui se réjouit d’une telle nouvelle qui sera appelée à rassurer encore plus les populations de l’Oranie qui ont longtemps souffert du déficit en matière d’AEP et ce projet devra assurer le transfert de 155 millions de mètres cubes par an destinés à l’AEP du couloir Mostaganem – Arzew- Oran.
Mais avant cela, Abdelmalek Sellal s’est enquis d’abord du 2ème plus grand barrage du pays, après celui de Beni Haroun (Mila), en l’occurrence Koudiat Acerdoune de Bouira. Situé sur l’oued Issers, au cœur du massif de Zbarbar (Bouira), le barrage en question qui peut contenir jusqu’à 650 millions de mètres cubes alimentera les populations de 14 centres urbains de quatre wilayas, à savoir Bouira, Tizi-Ouzou (partie sud), Médéa, et M’sila, avec une dotation annuelle de plus de 100 millions de mètres cubes, et irriguera 18.000 hectares de la Mitidja est et de la plaine moyens Issers. Au final, 3 millions habitants bénéficieront de l’AEP provenant de ce barrage qui alimentera également la nouvelle ville de Boughzoul, une fois achevée. En outre, les techniques de sa réalisation répondent parfaitement aux normes parasismiques puisqu’il peut résister à un séisme de 7,5° sur l’échelle de Richter.
Abdelmalek Sellal a procédé, hier donc, à l’inauguration du premier transfert vers la partie sud de Tizi-Ouzou (Draâ El Mizan, Ouadhias,…) en attendant les deux autres transferts qui concernent d’une part Médéa et la nouvelle ville de Boughzoul et d’autre part, le sud de Bouira et M’sila. Après sa mise l’eau qui s’est effectuée au début de cette année 2009, le barrage en question emmagasine actuellement 105 millions de m3, ce qui n’est pas rien en une période aussi courte. « Ce barrage sera opérationnel définitivement en février 2010 après la fin des travaux des transferts », assure le ministre qui ne manquera pas de rappeler les grosses difficultés qu’a rencontrées cet énorme ouvrage, réalisé par les français de Razel. « Rappelez-vous la résiliation du contrat avec l’ancienne entreprise, de même que les difficultés rencontrés suite au séisme de 2001 », relève-t-il encore non sans se féliciter en revanche de la qualité du barrage, réalisé entièrement en béton.
Interrogé sur la question de l’augmentation de la tarification de l’eau, le ministre exclut pour la énième fois cette option, du moins en ce qui concerne les ménages. Cependant, il confiera que son département songe sérieusement sur l’éventualité de faire bénéficier l’Agence des barrages (ANBT) d’une entrée financière en procédant par exemple à un prélèvement de 1 DA sur chaque mètre cube consommé par les gros consommateurs (entreprises, hammams,…) et ce, argue-t-il, dans le but d’aider l’ANBT à gérer au mieux les 62 barrages du pays qui passeront à 80 en 2014. « Pourquoi pas du moment que l’ONDI bénéficie d’un prélèvement opéré sur les fellah », suggère, tout sourire, Abdelmalek Sellal.