Tout n’est pas ruines, cendres, exodes, crises profondes, pauvreté, misère et désolation autour de Bruxelles. L’Algérie de Sellal reste l’une des rares opportunités d’affaires de l’Union européenne dans le continent et dans sa proche banlieue géographique. Les lignes ont bougé et l’Algérie peut se placer pour chercher une place d’honneur.
L’Espagne, l’Italie, la Grèce, le Portugal, tête dans l’eau pour encore de longues et longues années. La Tunisie, désargentée, sous tension islamo-salafiste, l’Egypte ne sait pas quoi ni comment agir face à l’intérêt d’Israël et les exigences sociales d’une autre dimension, la Libye, ah la Libye ! qui peut croire que l’après-Gueddafi enfantera un Etat sérieux, rationnel et crédible ? Si peu de monde, en définitive, même ceux qui ont déclenché la guerre punitive contre l’auteur du Livre Vert n’osent pas dire que demain sera bon pour les Tripolitains, les Mesradis, ceux de Benghazi ou de l’immensité désertique du pays, la Libye, c’est certain, sera livrée à elle-même, seules les compagnies pétrolières américaines et quelques autres de l’Europe de l’Ouest continuent en paix à pomper. L’extraction du pétrole étant sécurisée et garantie. Aucun risque à ce niveau. La Syrie que Moscou ne lâche pas a les capacités militaires de tenir, d’éviter le «printemps arabe» mais à quel prix ? Les pays, isolé du reste du monde, est déjà exsangue économiquement, son économie va à vau l’eau et personne n’ose prétendre que l’opposition armée à Bachar Al Assad constitue une alternative crédible. L’avenir de la Syrie c’est, à quelques variantes près, le présent de l’Irak. Un pays divisé en ethnies et en mosquées d’obédiences diverses, guerroyant les unes contre les autres et n’ayant aucun respect pour l’Etat fédéral. Corrompu, dépassé par les événements et devant tout à l’occupant, le régime de Baghdad ne tiendra pas longtemps, c’est sûr. Déjà, les investisseurs étrangers ainsi que les diplomates s’adressent directement aux entités fédérées sans passer formellement par la porte de Baghdad. L’Irak en fait n’existe plus. Le Maroc, pauvre, sans attrait économique, ne peut donner que ce qu’il a. Du tourisme, du sexe bon marché et de la quiétude pour riches de la planète, ça ne fait pas une économie. Ce bref rappel géopolitique, cette actualité de l’histoire, cet arrêt sur image pour comprendre que l’Algérie de Sellal reste, en définitive, la pièce économique maîtresse par l’Europe. Tout autour de Bruxelles brûle, n’est que cendres, guerres, crises profondes, désolation, exodes massifs, Etats en désagrégation, régimes en décomposition avancée. L’Union européenne, dont la locomotive, le grand argentier, l’Allemagne, n’en peut plus, ne peut plus faire affaires ni en Europe, ni dans le flanc sud du continent. Seule lueur d’espoir, l’Algérie, l’exécutif Sellal. Avec son potentiel économique hors-normes, ses capacités de mettre beaucoup d’argent et ses immenses besoins en presque tout, l’Algérie est, désormais, un pays de Cocagne pour Bruxelles. A Sellal et son équipe de bien négocier l’affaire. C’en est une, assurément…