La région du Sud inquiète toujours le gouvernement, d’ailleurs en quelques jours, trois ministres se sont déplacés notamment à Béchar, Ouargla, Laghouat et El Oued en attendant la visite du Premier ministre prévue pour aujourd’hui dans la wilaya de Tindouf.
Depuis sa nomination à la tête du gouvernement, le 3 septembre 2012, Abdelmalek Sellal a déjà visité et inspecté treize wilayas du pays, dont celles du Sud à l’instar de Ouargla, Béchar, Illizi, Laghouat et voilà qu’il retourne dans cette région sensible du pays, à travers son déplacement à Tindouf.
Conscients de la situation difficile de cette région, les pouvoirs publics s’impliquent en force pour répondre à l’appel du Sud. Longtemps mise à l’écart, la population du Sud affiche son ras-le-bol. Chômage, marginalisation, absence d’infrastructures sont autant de revendications soulevées par cette population, notamment après la marche des jeunes à Ouargla, en novembre dernier.
Depuis, le gouvernement a pris une armada de mesures relatives à la gestion de l’emploi dans la région du Sud; cependant, ces mesures n’ont pas calmé les jeunes, d’ailleurs, le 19 juillet, les membres du Comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC) ont été empêchés d’organiser leur f’tour collectif devant le siège de la wilaya de Ouargla, Cette action a été décidée après la condamnation, à deux mois de prison ferme, d’un militant du CNDDC par le tribunal de Ouargla pour incitation à attroupement.
Cependant, selon certains observateurs, cette sortie serait un message pour montrer que le mouvement des chômeurs du Sud existait encore, ce qui fait «frémir» le gouvernement, comme à chaque petit mouvement venant du Sud.
Il est à noter que dans le cadre d’apaisement, la wilaya de Ouargla a été touchée par le dernier mouvement dans le corps des walis mais ceci ne semble pas améliorer la situation sachant que toute la difficulté réside dans l’application des mesures prises par l’Exécutif, une mission attribuée au wali. Ainsi, la région du Sud demeure l’une des plus sensibles du pays avec notamment les enjeux sécuritaires avec la montée de trafic de drogue, le carburant et autres.
Pour le déplacement d’aujourd’hui, un communiqué du Premier ministère, rendu public hier, cette visite s’inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre du programme du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à l’examen de l’état d’exécution et d’avancement du programme de développement socio-économique de la wilaya.
Abdelmalek Sellal aura aussi à écouter la population de Tindouf en ce 15e jour du mois sacré de ramadhan, car il présidera une réunion élargie aux représentants de la société civile. Par ailleurs, le Premier minitre sera accompagné lors de cette visite d’une importante délégation, a ajouté la même source.
A la veille de ce retour au Sud, plusieurs membres du gouvernement se sont déplacés au Sud en application à une instruction du Premier ministre qui a instruit ses ministres de sortir sur le terrain et inspecter l’état d’avancement des projets appartenant à leur secteur.
Dans ce cadre, on peut citer le cas des ministres de la Santé, celui de l’Enseignement supérieur, respectivement Abdelaziz Ziari et Rachid Harraoubia, qui ont fait une tournée dans trois wilayas du Sud (Béchar, Ouargla, Laghouat), où ils se sont intéressés au secteur de la santé, sachant que le Sud souffre d’une pénurie en médecins spécialistes, malgré les avantages offerts par la tutelle aux jeunes diplômés.
Dimanche dernier, le ministre de l’Énergie et des Mines, Youcef Yousfi, était à El Oued, où il a reconnu que plus de 1,5 milliard de litres du carburant sont détournés annuellement d’une façon illégale vers l’étranger.
Un chiffre alarmant qui ouvre la voie à des interrogations sur l’efficacité des moyens de contrôle mis dans ce cadre ? D’autre part, le ministre a rassuré que les 30 communes de la wilaya d’El-Oued ne connaîtront plus de coupure, à compter de cet été 2013.
Certes le Sud a sa particularité, mais d’autres régions du pays attendent un signe du gouvernement, au moins un déplacement d’un ministre, sachant que pour être reçu par un wali ou un maire, c’est un vrai parcours de combattant.
N. C.
