Après Tiaret, c’est à M’sila, une wilaya à cheval entre le nord et le sud du pays, que se rend le Premier ministre. Il sera pour l’occasion accompagné de nombreux ministres en charge de secteurs en relation directe avec la vie quotidienne du citoyen.
Citons, entre autres, les premiers responsables des ressources en eau, de l’agriculture, de la santé et de la jeunesse et des sports.
La capitale du Hodna est la pièce maîtresse de la politique de développement du pays. Cette partie des Hauts-Plateaux devrait connaître, à la faveur de la politique de soutien à ces régions, un essor remarquable. Avec la rocade autoroutière qui traverse le sud de M’sila, ce maillage produira des effets sur les activités économiques. Une ligne de chemin de fer M’sila-Tissemsilt, d’une longueur totale de 290 km, dont un tronçon (M’sila-Boughezoul) est déjà en chantier, sera l’un des vecteurs de ce renouveau.
Ayant été transformée profondément ces dernières années avec l’apparition de nombreuses infrastructures modernes comme l’université Mohamed-Boudiaf, un nouveau pôle urbain, les liaisons ferroviaires vers Bordj Bou-Arreridj ou Aïn Touta, elle aspire à développer également d’autres atouts comme l’agriculture ou l’industrie. Certaines unités économiques comme la laiterie Hodna, en relation directe avec l’élevage, richesse traditionnelle dans la région, ont déjà acquis une réputation nationale. La réalisation de nouveaux projets, comme le barrage de Mdjedel, boostera le développement local.

La région ne sera plus exclusivement pastorale. Ce futur barrage, d’une capacité de 8 millions de mètres cubes, permettra d’irriguer d’importantes superficies vouées principalement aux cultures céréalières et fourragères. Si les atouts touristiques et les richesses archéologiques dont elle dispose ne sont pas encore valorisés, la wilaya compte déjà des usines comme les cimenteries Lafarge à Hassi Delaâ qui emploient près de 500 travailleurs. La qualité de ses produits agricoles, notamment ses variétés d’abricot, atteste de ses potentialités qui sont un créneau à développer et à soutenir par les pouvoirs publics.
M’sila regorge aussi de gisements miniers. C’est pour constater l’état d’avancement de nombreux projets et lever les obstacles qui entravent la concrétisation d’autres que M. Sellal a programmé cette visite. Quelques indiscrétions indiquent qu’il devrait se rendre aussi dans l’autre grande ville de la région, Boussaâda. Comme dans toutes les wilayas où il s’est déjà rendu, la rencontre avec la société civile, devenue désormais une tradition, sera l’occasion d’écouter les doléances des citoyens. A M’sila comme ailleurs, les sources de mécontentement ne manquent pas.
Le chômage des jeunes bat son plein. Les services publics dans divers secteurs, à l’instar de la santé et des collectivités locales, laissent à désirer. La région souffre aussi de pénuries d’eau potable et de pollution des nappes phréatiques. Plus de 200 camions-citernes sillonnent quotidiennement les artères de la capitale du Hodna pour alimenter les citoyens en eau potable, à raison de 500 DA les 1.500 litres.
Dans certaines communes, la hantise est l’avancée de la désertification. Au-delà des inspections, les visites du Premier ministre sont une occasion d’établir un contact direct avec les Algériens avides de connaître la situation, les contraintes mais aussi les ambitions de leur pays. Maintenir le dialogue, être à l’écoute des administrés sont des vertus et des nécessités politiques pour tous les responsables.
H. Rachid