Le Mali, qui connaît actuellement une situation d’instabilité et d’insécurité en particulier dans le Nord, doit être «de toutes parts» soutenu et aidé, a affirmé le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, à La Valette, Malte, où se tient depuis avant-hier, le sommet de haut niveau du dialogue 5+5.
«Nous voulons un renforcement du pouvoir central au Mali en le soutenant et l’aidant de toutes parts», a précisé M. Sellal dans une déclaration à la chaîne de télévision al-Arabia captée à La Valette, en marge du Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement du dialogue 5+5 entre les pays de la rive nord et rive sud de la Méditerranée. Interrogé sur une éventuelle action militaire dans le nord du Mali, il a estimé qu’une intervention d’une force étrangère «ne fera que compliquer la situation dans ce pays», rappelant que le dossier malien sera examiné prochainement par le Conseil de sécurité de l’ONU.
Dans ce contexte, la veille, Abdelmalek Sellal, désigné par Bouteflika afin de conduire la délégation algérienne à ce Sommet, s’est entretenu à La Valette, avec le président français François Hollande juste avant l’ouverture des travaux du Sommet du dialogue 5+5. Pour l’essentiel des sujets abordés, il a été question bien évidemment de la situation sécuritaire en dégradation tant au Moyen-Orient, au Sahel qu’au Mali. De ce fait, tout en mettant en exergue que l’Algérie est un acteur-clé dans la région, François Hollande a clairement indiqué qu’il n’y aura pas de solution sans une implication algérienne, notamment dans la surveillance des frontières et dans l’échange de renseignements militaires. Ceci tout en appuyant son argumentation selon laquelle les terroristes d’Aqmi ne sont pas une menace uniquement pour les Maliens mais aussi pour l’ensemble des pays de la région. D’ailleurs, il n’a affiché aucun doute quant aux réticences prêtées à Alger. «Ils ont payé un tribut assez lourd au terrorisme», dit-il. Le président français a également confirmé dans sa conférence de presse son déplacement en Algérie au début du mois de décembre. Un déplacement très symbolique pour le 50e anniversaire de l’Indépendance algérienne.
La France est sur tous les fronts diplomatiques pour faire avancer le projet d’une intervention militaire africaine au nord du Mali. Aux Nations unies, un projet de résolution vient d’être déposé et, à Malte, le Président français a fait part de son optimisme. «Nul ne fera obstacle», a-t-il dit. L’Elysée pense que la résolution sera adoptée d’ici à la fin du mois. Pour leur part, les chefs d’Etat et de gouvernement du dialogue 5+5 ont exprimé hier à Malte leur détermination à une coopération «significative» avec le Mali, visant à trouver une solution rapide qui conserve l’intégrité territoriale, l’unité nationale et la souveraineté du Mali. Aussi, les pays du groupe 5+5 ont-ils appelé à une coopération «significative» et une solution «rapide» qui conserve l’intégrité territoriale, l’unité nationale et la souveraineté du Mali «afin d’adresser l’impact négatif de cette situation sur la paix et la stabilité de cette région», indique la déclaration finale du Sommet de haut niveau du dialogue 5+5 entre les pays de la rive nord et rive sud de la Méditerranée. Exprimant leur «préoccupation» quant à la situation d’instabilité et d’insécurité au Mali, en particulier dans le Nord, les 10 pays du pourtour méditerranéen ont salué l’action du Conseil de sécurité de l’Onu et soutient la CEDEAO, au moyen de sa médiation et l’Union africaine dans leurs efforts vers une solution globale à la crise malienne. Ils ont exprimé leur «soutien» à la stratégie régionale développée par les pays de la région du Sahel qui visent «à construire une région sûre et développée basée sur les principes d’appropriation, par les pays susmentionnés, de leur sécurité régionale et de leur responsabilité individuelle et collective dans la lutte contre le terrorisme et des partenariats actifs engagés par les acteurs principaux au sein de stratégies élargies dans cette région». A cet effet, il a été réaffirmé la nécessité de combattre le terrorisme et le crime organisé transnational qui mettent en péril la sécurité et la stabilité de la région. Sur la situation en Syrie, le dialogue 5+5 a condamné «toute violence, de quelque côté que cela provienne», et appelle à y mettre fin «immédiatement». Il a réaffirmé «son plein soutien» au Secrétaire général des Nations unies et l’envoyé spécial de la Ligue arabe, Lakhdar Brahimi, de rester pleinement concentrés sur la crise syrienne et encourage toutes les parties à coopérer en apportant une fin immédiate à toute violence et violation des droits de l’homme et procurant une transition politique menée par la Syrie.
Par Lynda Naili Bourebrab
L’UE encourage l’Algérie à poursuivre ses réformes
Abdelmalek Sellal a également eu des discussions avec le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, en marge des travaux du 2e sommet des chefs d’Etat et de gouvernement du dialogue des pays de la Méditerranée occidentale 5+5. A ce propos, l’Union européenne (UE) encourage l’Algérie à poursuivre ses réformes, a déclaré vendredi soir à La Valette (Malte) le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso. «J’ai encouragé l’Algérie à continuer les réformes en cours qui peuvent garantir la stabilité et la prospérité pour nos amis algériens», a indiqué M. Barroso à l’issue d’un entretien avec le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, en marge des travaux du 2e Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement du dialogue des pays de la Méditerranée occidentale 5+5. «Nous avons exprimé également notre volonté de renforcer la coopération entre l’UE et l’Algérie», a-t-il précisé. Concernant le dialogue 5+5, il a estimé que cet espace de dialogue permettra de booster la coopération entre l’Europe et les pays du sud de la Méditerranée.
L. N. B.