«Ce barrage fournira l’eau nécessaire au développement de l’industrie minière en Algérie»
L’arrivée de l’eau à Tébessa sera bénéfique non seulement pour la région mais pour tout le pays.
Une fois n’est pas coutume. Le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, n’est pas parti à Tébessa avec seulement comme objectif principal d’apaiser la soif de la région, mais pour poser un nouveau jalon dans l’industrie minière de cette wilaya de l’est du pays. En effet, M. Sellal, a lancé officiellement, ce lundi, les travaux du futur barrage d’Ouldjet- Oued Mellègue, à 10 km de la ville d’Ouenza (Tébessa). Ce barrage d’une capacité de mobilisation de 145,4 millions de m3 a nécessité un investissement de 13 milliards de dinars.
«On a lancé un grand projet qui est d’une importance non seulement pour Tébessa, mais aussi pour toute l’Algérie…», a souligné le ministre des Ressources en eau. «L’importance de ce barrage réside dans le fait qu’il fournira l’eau nécessaire au développement de l’industrie minière en Algérie», précisa M. Sellal. Il a ensuite ajouté que les autorités ont pris la décision de construire un grand complexe pour les besoins de raffinage du phosphate extrait de Djebel Onk. «Il est prévu en 2016 la construction pour la première fois en Algérie, une raffinerie de phosphate. Le département de l’énergie et des mines nous a fait savoir que cette raffinerie nécessite un besoin minimum de 15 millions de mètres-cubes.

Ce barrage fournira près de 150 millions de mètres- cubes», a-t-il expliqué. Comme ce secteur névralgique est complémentaire des autres activités économiques, M. Sellal a appliqué cette logique sur le terrain, plutôt que prévu. Puisque ce barrage programmé pour 2014 a été avancé pour 2011, dans le but d’assurer, la réalisation des projets de son collègue Youcef Yousfi, ministre de l’Energie et des Mines.
Constant dans sa politique qui consiste à donner la priorité aux entreprises nationales plutôt qu’étrangères, le ministre a confié, de gré à gré, la construction du barrage d’Ouldjet Oued Mellegue à Cosider. Sa réalisation qui devrait en principe prendre 38 mois, sera ramenée à 32 mois sur demande pressante du ministre. «Je pense que cela pourra se faire car Cosider a acquis une certaine expérience dans la réalisation des barrages vu qu’on lui a confié en totalité 5 barrages. Elle les a tous livrés dans les temps impartis», a estimé le ministre.
Ce projet va donc fournir à ce nouveau complexe ses besoins en eau. Mais visionnaire qu’il est, Sellal ne veut pas réduire le rôle de ce barrage à la seule «satisfaction en eau industrielle». Il va ainsi faire d’une pierre deux coups en l’utilisant pour la sécurisation de l’alimentation en eau des villes de Laâouinet et Ouenza et permettre au même titre l’irrigation de périmètres agricoles. «Cela pourrait même être prolongé jusqu’a Souk Ahras», poursuit-il.
Tébessa a eu son premier barrage
Ainsi, même si Sellal s’est mis au service de l’industrie minière, il n’a pas pour autant oublié les besoins des ménages. En plus d’avoir réservé une partie d’Ouldjet Oued Mellegue à l’alimentation en eau potable, le ministre des Ressources en eau a mis en exploitation le barrage de Saf- Saf El Ouesra. Ainsi, Tebessa a eu enfin son premier barrage.
«Avec la réception de ce barrage et celui d’Ouldjet Oued Mellegue, dans les 3 ans le nord de Tébessa sera complètement couvert», assure avec optimisme le ministre. Ce barrage de Saf Saf dont les travaux ont pris fin le mois de juin dernier, «va permettre de mettre fin aux problèmes hydriques dont souffre la ville de Bir El Ater et une partie de Chrïaa, toujours dans la wilaya de Tébessa», garantit M. Sellal. Ce barrage va ainsi aider à conserver les eaux qui s’écoulent des monts de Saf Saf, qui est appelé par les natifs de la région Oued El Dayaâ (l’oued perdu), en référence aux eaux qui étaient perdues au profit du voisin tunisien. Le ministre a poursuivi sa visite à Tébessa en inspectant un projet de construction d’un réservoir de 5000 m3, au lieu-dit Bir Salem, et en y inaugurant un ouvrage similaire de 1000 m3 sur la route de Annaba.
Dans la localité d’El Kouif, le ministre a reçu des explications relatives aux quatre retenues collinaires réalisées dans les localités d’El Kouif, de Bir D’heb, de Bekkaria et d’El Houidjbet, d’une capacité de mobilisation d’un volume total de 2,7 millions de m3 moyennant un investissement public de 520 millions de dinars. M. Sellal a également inspecté, à El Kouif, un projet, achevé, portant sur le recalibrage et la consolidation des berges de l’oued Ras El Ayoune. Cette action qui s’inscrit dans le cadre de la protection des agglomérations contre les inondations, porte, dans la wilaya de Tébessa, sur la réalisation d’un linéaire global de 7381 m de canaux à ciel ouvert et de collecteurs.
A cet effet, il a insisté sur la protection des villes contre les inondations en construisant des digues pour éviter des catastrophes comme celle d’El Bayadh. D’ailleurs, à ce propos, il atteste que «des dégâts bien pires ont été évités grâce au dispositif de protection contre les crues qui a été installé il y a quelques années dans la région». Néanmoins, il certifie que ces dispositifs à eux seuls ne suffisent pas. Car les difficultés majeures sont liées à la gestion et l’entretien de ces oueds. «Vous avez beau construire, protéger quand c’est bouché si ça n’a pas été pris en main, on cour droit vers la catastrophe…», rétorque-t-il.
L’Ecole de gestion des eaux d’Oran ouvrira le 13 octobre
«L’Ecole de gestion des eaux sera inaugurée le 13 de ce mois à Oran», a annoncé M. Sellal. L’inauguration de cette école sera faite en marge de la réunion de regroupement des cadres du secteur des eaux et des directeurs nationaux et internationaux des entreprises qui ont eu des contrats de gestion en Algérie à savoir Suez, la Marseillaise des eaux et Agbar.
Cette réunion qui sera organisée à l’hôtel Sheraton d’Oran, verra en plus de la présence de nombreux experts dans le domaine, celle du ministre de l’Environnement, Chérif Rahmani et probablement celle du ministre de l’Intérieur Daho Ould Kablia, rapporte Sellal. Ce dernier explique que cette rencontre sera l’occasion «de faire le point sur la gestion déléguée des eaux qui est l’une des premières expériences dans le domaine au monde et qui a été reprise par d’autres pays». Le ministre a également soutenu que ce sera le grand professeur et expert, Chems Eddine Chitour. qui sera chargé de manager cette rencontre. Enfin, Sellal est revenu sur la gestion des eaux à Annaba.
A ce propos, il avance que la structure a été maintenue comme l’avait installée les Allemands de Gelssen-Wasser AG, avec toutefois un nouvel encadrement algérien. «Un nouveau directeur a été installé Il s’agit de M. Mokrane, ancien directeur de l’Office national de l’assainissement. Il va essayer de reprendre le flambeau et on verra ce que cela donnera», conclu t-il.