Sellal à Tipasa “Bouteflika n’a besoin de personne…”

Sellal à Tipasa “Bouteflika n’a besoin de personne…”

uneSlide-11633بعد-15-شهرا-سلال-انتهت-المهمة-dc897.jpgMultipliant les attaques contre les opposants au 4e mandat, le Premier ministre estime que Bouteflika a une histoire et un parcours qui parlent suffisamment de lui.

Si, à l’évidence, la tournée marathonienne du Premier ministre s’apparente clairement à une campagne électorale franche pour le Président sortant, Abdelmalek Sellal, lui, tente de faire croire que c’est une fausse analyse ! “Ceux qui disent que nous menons une campagne électorale pour le candidat Bouteflika doivent savoir que Bouteflika n’a besoin ni de moi ni de quelqu’un d’autre pour lui faire campagne.

Il se suffit largement de son histoire, de ses réalisations et de son parcours qui parlent de lui.” Tel a été le propos de M. Sellal qui a tenté, jeudi dernier à Tipasa, de faire passer la pilule comme quoi les visites effectuées dans toutes les wilayas du pays n’avaient pas comme objectif de faire campagne pour Bouteflika.

“Durant nos visites, engagées, à Ouargla, depuis le 10 novembre 2012 à ce jour, nous n’avons fait qu’accomplir notre devoir en tant que représentants de gouvernement, en application des instructions du chef de l’État dont la politique et le programme privilégient le travail de proximité”, a-t-il argumenté lors de sa rituelle rencontre avec les représentants de la “société civile”. La couleuvre est vraiment difficile à digérer, lorsqu’on se rappelle les discours laudatifs de M. Sellal, basés sur “les mérites de la politique et de l’homme” qui n’est autre que Bouteflika ainsi que “ses réalisations depuis 1999”.

À moins que M. Sellal entende dire par “Bouteflika n’a besoin de personne (…)”, que ce serait plutôt ses partisans qui ont besoin de lui. Il est, en effet, difficile de croire qu’il ne roulerait pas pour (son) Président-candidat.

Le Premier ministre réserve la même réponse à ceux qui l’accusent de “distribuer” de l’argent durant ses visites. “À ceux qui disent que nous distribuons de l’argent à l’occasion de nos visites, qu’ils sachent que nous ne sommes pas papa Noël. Les enveloppes complémentaires que nous attribuons aux différentes wilayas sont destinées à différents projets de développement inscrits dans le programme du gouvernement (…)”, a-t-il justifié. Et M. Sellal de reprendre, sous les applaudissements et les youyous, son discours, encore une fois, purement électoraliste pour appeler le peuple à “se rendre massivement aux urnes” à l’occasion du scrutin du 17 avril.

“Nous sommes prêts à mourir debout !”

De crainte de voir la situation se dégénérer à l’approche de l’élection présidentielle, Sellal tente de rassurer que cette élection sera “propre et transparente”. “L’élection présidentielle se déroulera dans des conditions propres et transparentes, mais il faut que le patriotisme l’emporte sur l’acharnement et la manipulation ; il ne faut pas qu’il y ait de la fitna. L’intérêt du pays doit être au-dessus de toute considération, d’où le devoir de voter pour l’intérêt de l’Algérie”, a-t-il insisté. Tout en en s’engageant à faire respecter les lois de la République, il affirme qu’“on ne tolérera que les lois de la République soient piétinées”.

Et d’ajouter : “Tous les responsables sont instruits à ce que les lois et la directive du président Bouteflika soient scrupuleusement respectées. Attention ! Celui qui ne respecte pas les règles du jeu, sera jugé.” Visiblement pas affecté par les accusations des partis politiques suite à son annonce par procuration de la candidature de Bouteflika, Sellal a remis une couche dans ses attaques contre les opposants au 4e mandat.

“Les manipulateurs sont appelés à mettre fin à leur manœuvre. Nous sommes d’accord pour la démocratie, mais attention ! pas pour une démocratie qui soit source de la fitna. La tragédie que nous avions vécue ne se reproduira jamais ; il n’y aura pas de mascarade. Nous sommes prêts à mourir debout pour que cela ne se reproduise jamais (…)”, a-t-il mis en garde.

M. Sellal qui, sauf changement de dernière minute, devra bientôt démissionner de son poste de Premier ministre pour retrouver son ancien statut de directeur de campagne de Bouteflika, n’a pas manqué d’esquisser, dans son discours, les grandes lignes de son programme électoral dont l’objectif, souligne-t-il, est “la poursuite de notre mission pour l’édification d’un État fort et stable”.

“On est condamné à réussir. Et je jure que nous n’allons pas reculer ; nous sommes sereins et rien ne nous fait peur.” Encore un propos qui en dit long sur la détermination des partisans du 4e mandat, et qui remet en cause l’impartialité de l’administration.

F. A.

De notre envoyé spécial