L’ex-Premier ministre et désormais directeur de campagne du candidat Abdelaziz Bouteflika a été hier un véritable catalyseur de foules lors d’un rassemblement tenu à la Coupole du complexe Mohamed-Boudiaf à Alger, destiné à «sensibiliser sur l’importance de l’élection présidentielle».
Une rencontre d’organisations estudiantines et d’autres organisations dont il était le chef d’orchestre, qui a tracé en deux mots le programme du candidat qu’il défend. Défendu avant lui crânement par les mêmes organisations.
«Je ne sais quoi dire, parce que tous ces jeunes qui me défendent et défendent le candidat Bouteflika ont déjà tout dit», a tonné Sellal en guise d’ouverture de son discours. «Je suis très content d’être avec vous, c’est ma meilleure rencontre avec la jeunesse algérienne.
Soyez fiers de votre pays, un grand pays, un pays fort», a-t-il poursuivi. «Le candidat Bouteflika, vous le connaissez tous, il a tout donné à ce pays depuis l’âge de 16 ans. Son bilan, depuis 1999, je n’ai même pas besoin d’en faire ici étalage. Vous le connaissez tous et il est aussi connu dans le monde», ajoute Sellal.
Simple exemple, par rapport aux jeunes 92 universités existantes, tient à préciser Sellal, «dites moi quel pays a pu réaliser cela», s’interroge-t-il.
«Je vous le dit. L’Etat est fort, son peuple aussi tout comme les réalisations de Bouteflika», poursuit encore le directeur de campagne. «Nous allons poursuivre le travail et intensifier nos efforts dans tous les domaines», rassure-t-il.
«Pour l’emploi, je vous promets qu’on va multiplier les projets Ansej et Cnac entre autres», assure-t-il encore, en s’adressant à ces jeunes qui l’ovationnent.
«En plus de ça, je vous promets, je fais un serment que pour les diplômés universitaires, nous allons créer un nouveau modèle, une sorte de start-up pour lancer des entreprises basées sur l’intelligence», dit-il en arabe dialectal.
«Quant à l’emploi, qui est un problème crucial, de fortes réussites ont été consenties, mais j’en conviens avec vous, il faut une autre façon de penser le problème. On a certes réalisé des progrès avec les programmes Aadl, LPP et autres, mais pour l’étudiant qui finit ses études, je vous promets dès à présent qu’on réserve un système spécifique pour les diplômés universitaires», ajoute encore Sellal.
«Ayez confiance en votre pays», martèle Sellal qui rappelle que «sans stabilité, il est difficile d’aspirer à un développement économique». La stabilité, Sellal en fait son credo.
Les «moustiques du Printemps arabe»
Mieux, il stigmatise ceux ici en Algérie qui évoquent encore le pseudo printemps arabe. Avec son air moqueur, il martèle : «On n’a pas compris d’où viennent ces moustiques et pourtant on a fermé toutes les portes».
La solution pour Sellal ? Le fameux Moubyd, puissant aérosol contre tous les insectes volants ou rampants connu de tous les Algériens, pour mettre fin à ces «moustiques».
C’est-à-dire, pour expliquer l’allusion de Sellal, à peu de choses près, être clairvoyant, vigilant et faire confiance au candidat Bouteflika qui a ramené «la stabilité et la paix».
Le même homme qui promet selon son directeur de campagne de poursuivre son œuvre et qui fera tout pour combattre notamment la marginalisation.
«Soyez sûrs que lors de la campagne électorale que je vais mener, nous allons fournir tous les efforts pour démontrer à toute l’Algérie et au monde entier que le peuple algérien est à la hauteur», affirme Sellal non sans assurer que son staff va mener une campagne «dans un esprit démocratique».
«Nous sommes propres, nous le demeurerons et nous mourrons propres», a tenu à ajouter Sellal, une déclaration qui a été suivie d’un tonnerre d’applaudissements.
L’ex-Premier ministre prévient encore une fois : «N’écoutez pas ceux qui incitent à se rebeller contre l’Algérie», allusion sûrement aux gens qui refusent le 4e mandat du président Bouteflika que le texte fondamental du pays permet. Il dira pour poursuivre son discours que «nous allons continuer à travailler davantage, parce que nous avons besoin de cet homme qui a donné sa vie pour l’Algérie», comprendre Bouteflika.
Donnant une ébauche du programme électoral du président Bouteflika, Abdelmalek Sellal parlera de deux points essentiels, consistant d’une part en le «renouvellement politique et l’orientation démocratique» et d’autre part en le développement de l’économie nationale, pour «créer de la joie» en Algérie.
«Nous devons nous aimer les uns les autres, c’est tout ce qui nous manque», fait remarquer Sellal qui rappelle avoir déjà évoqué devant le Parlement ce «concept».
«J’avais dit qu’il faut laisser les jeunes vivre ! Nous allons poursuivre le travail pour permettre aux jeunes de mieux vivre. Vous méritez tout le bien», lance-t-il à l’adresse des milliers de jeunes présents dans la salle et qui répondent avec… un envahissement de la tribune où était Sellal, quasiment submergée par une pluie de confettis et de ballons aux couleurs de l’Algérie.
Saïd Mekla